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Le mot « générique » de « métaux lourds » suffit à nous inquiéter.
Mais pour définir ce que sont les métaux lourds, les avis divergent. Certains considèrent la masse volumique, d’autres associent à cette terminologie des métaux légers (aluminium), des éléments toxiques non métalliques (comme l’arsenic) ou des composés organométalliques (le méthylmercure). Alors, les « métaux lourds » existent-ils ? 
 
La dose de métal fait le poison

Avant d’en venir aux sept métaux lourds les plus dangereux, sachez que seuls quelques métaux sont toxiques, quel que soit l’organisme vivant considéré. Certains éléments chimiques sont indispensables à notre organisme, mais ceux-ci peuvent devenir toxiques dès que quelques conditions sont réunies. Ainsi, le cuivre, le fer et le manganèse ont des propriétés antioxydantes au-dessous d’un certain seuil, mais deviennent de puissants pro-oxydants au-dessus de ce même seuil. Idem pour le sélénium, le chrome ou le nickel.

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D’autres éléments métalliques ou métalloïdes ont une toxicité naturelle dont la sévérité dépend de plusieurs phénomènes et de leur éventuelle association. Plus la teneur d’un tel toxique est élevée dans l’air, l’eau de boisson ou l’alimentation, plus l’intoxication qu’il est susceptible de provoquer sera manifeste. La dangerosité de cette classe de toxiques varie parfois selon le caractère plus ou moins acide du milieu dans lequel il opère. Elle peut également être significativement augmentée en présence d’autres minéraux toxiques et/ou d’autres polluants.
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Quelques métaux sont toutefois nettement toxiques :

Le cadmium, le mercure, le plomb, l’aluminium, l’antimoine… Ils présentent la faculté de facilement se combiner avec les composés organiques soufrés (ceux de la nature, comme ceux dus à la pollution), ce qui augmente leur nocivité, même au niveau cérébral puisqu’ils passent la barrière hémato-méningée. Pire encore, ils s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire. Il y en a – ou il y en a eu – partout autour de nous :

Les pires orpailleurs sont les poissons !

Plus les poissons de mer sauvages sont gros, plus ils sont contaminés. Parmi eux : l’anchois ou la sardine (jusqu’à 100 μg/kg de mercure), les bars, harengs, maquereaux, soles, turbots (jusqu’à 400 μg/kg de mercure), le congre (jusqu’à 2 300 μg/kg de mercure, 970 de plomb et 250 de cadmium !), les dorades et le thon (jusqu’à 4 000 μg/kg de mercure, 970 de plomb et 250 de cadmium).

La consommation de coquillages est certainement la plus dangereuse de toutes, car ces animaux aquatiques ne possèdent ni foie ni reins et n’éliminent pas les toxiques (les moules : jusqu’à 65 μg/kg de mercure, 590 de plomb et 18600 de cadmium / les huîtres : jusqu’à 65 μg/kg de mercure, 410 de plomb et 1 700 de cadmium). La consommation de poissons d’eau douce est plus ou moins toxique (selon la présence ou non d’usines sur les rives des lacs et des cours d’eau).

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Le cadmium coule dans vos reins 

Deux types d’activités humaines sont principalement responsables de sa présence dans l’environnement en général :

  • la fabrication d’accumulateurs, de batteries, de piles, de revêtements anticorrosion, de pigments pour peintures, de nombreux alliages…
  • On utilise aussi beaucoup d’engrais phosphatés contenant du cadmium, aussi dans l’épandage de boues. De plus, lorsque les terres cultivées sont acides, le cadmium est plus facilement assimilé par les plantes qui y poussent.
  • La teneur sanguine est enfin multipliée par 4 ou 5 chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs non exposés à la fumée de cigarette.

L’alimentation en France, apporterait en moyenne 0,16 µg/kg pc/j de cadmium… La dose hebdomadaire tolérable (DHT) de cadmium est à 2,5 microgrammes par kilogramme de poids corporel (µg/kg). Les aliments les plus pollués sont les poissons (150 µg/kg), les coquillages et crustacés (31 µg/kg), les légumes verts (salades, épinards, choux), et le riz en Asie lorsque les rizières sont polluées par les eaux usées. Ingéré, le cadmium n’est que faiblement assimilé, mais la fraction qui l’est se diffuse dans tout l’organisme et s’accumule préférentiellement dans les reins (environ 30 % de la dose absorbée). Inhalé, il reste alors essentiellement stocké dans les poumons. Les symptômes :

  • toux,
  • douleur derrière le sternum,
  • œdème pulmonaire avec fièvre,
  • nausées,
  • diarrhée,
  • crampes au-dessus du nombril…

L’exposition chronique est reconnue cancérogène (cancers des poumons ou ORL), mais uniquement en milieu industriel. Autrement, elle cause essentiellement une altération progressive des fonctions rénales, voire une insuffisance rénale plus ou moins sévère.

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Le mercure se fond dans le système nerveux

À température ambiante, ce métal liquide (Hg 0) dégage des vapeurs quasi imperceptibles qui, inhalées, pénètrent aisément les cellules, puis vont s’accumuler dans le système nerveux. Chez la femme enceinte, il traverse le placenta et gagne le fœtus et son cerveau en premier. De nombreuses études convergent pour alerter contre les risques d’une exposition aux premiers âges de la vie, pouvant engendrer un autisme et des troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), puis favorisant toute la vie la survenue de troubles immunitaires, cardiovasculaires, pulmonaires, oculaires, d’insuffisance rénale, de diabète et de maladies neurodégénératives (Alzheimer et Parkinson tout particulièrement).

Les deux principales sources d’empoisonnement sont le port d’amalgames dentaires et la consommation de certains aliments pollués. Dans l’alimentation, le mercure est présent sous forme de méthylmercure. Aliments les plus pollués en mercure : Moules (1 500 µg/kg), Huîtres (800), Rognons (270), Foie (150) …
Pour les gros poissons carnassiers sauvages (bar commun, dorade, espadon, esturgeon, raie, requin, thon rouge), la DHTP actuelle est de 1,6 µg/kg pc/semaine !

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Le plomb soude la moelle osseuse

L’intoxication au plomb est connue depuis longtemps, mais elle est aujourd’hui particulièrement sournoise du fait même des améliorations apportées au cours des dernières décennies : remplacement progressif des canalisations d’eau, exclusion du plomb des peintures, de l’essence. Mais, même à des taux sanguins inférieurs à 100 µg/l, les effets sur la santé sont tels qu’il a été décidé de considérer toute plombémie chez l’enfant supérieure à 25 µg/l comme anormale.

Les principales sources de pollution sont professionnelles: batteries pour automobiles, certains composants électroniques, rénovation des bâtiments anciens. Habiter un vieil appartement dont les peintures contiennent encore du plomb, cuisiner dans de vieilles céramiques artisanales, boire régulièrement dans de vieux verres en cristal.

Qu’il soit inhalé ou ingéré, le plomb passe dans la circulation sanguine d’où il diffuse dans tout l’organisme avant de s’accumuler préférentiellement dans la moelle osseuse, les dents, le système nerveux et les reins. Les aliments les plus pollués sont les rognons (500 µg/kg), les moules (235), les légumes feuilles (150) et le foie (105).
La DHTP du plomb actuelle est de 25 µg/kg pc/semaine.

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L’arsenic saisit les muscles et la peau

L’arsenic est un élément chimique dit métalloïde car, bien que non-métal, il se comporte comme tel. Il est facilement absorbé par voie digestive, passant dans le sang, diffusant dans le foie, les reins, les poumons, la peau et la rate grâce auxquels il est activement éliminé. Quand ces fonctions émonctorielles sont débordées, les dérivés arsenicaux s’accumulent dans le corps (peau, os et muscles).

En France, l’eau du robinet est parfois en tête de liste des causes d’intoxication. Certains points de captage des départements de la Moselle, du Puy-de-Dôme, des Hautes-Pyrénées et des Vosges présentaient en 1998 une teneur supérieure à 0,05 mg/l, soit plus de cinq fois supérieure à la norme de l’OMS.

On s’intoxique parfois seulement en touchant des structures extérieures dont le bois a été traité par de l’arséniate de cuivre chromé (ACC) si l’on porte ensuite les mains à sa bouche. Plus le bois vieillit, plus il libère d’arsenic. Certaines marques de bière, dont la filtration a été réalisée en recourant à de la célite (terre de diatomée) riche en arsenic.
Vous avez acheté une traverse de chemins de fer ? Elle a été traitée à la créosote et à l’arsenic, J’espère qu’elle n’est pas en tête de lit chez vous !

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alurouleau L’aluminium englobe l’intestin et l’hippocampe

Ingéré en trop grande quantité, l’aluminium stimule outre mesure la réponse immunitaire de la muqueuse intestinale, avec pour conséquences une inflammation et une hyperperméabilité locale (syndrome de « l’intestin poreux »), une modification de la flore intestinale, le passage de certaines bactéries dans le sang, puis leur diffusion dans l’organisme. Avec, à terme, la genèse possible d’une maladie inflammatoire chronique des intestins (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique). Arrivé au niveau du cerveau, il impacte la plasticité neuronale, s’accumule préférentiellement dans les artères de certaines aires (hippocampe notamment), y provoque une agrégation de protéines tau, ainsi qu’une une réaction inflammatoire durable responsable de dégénérescence neurologique telle que la maladie d’Alzheimer.

La pollution par l’aluminium serait essentiellement d’origine alimentaire, mais elle peut provenir également de la prise régulière de certains médicaments (particulièrement les antiacides utilisés en cas de brûlures gastriques), de l’utilisation de certains déodorants corporels et de la sensibilité à certaines vaccinations, surtout si celles-ci sont répétées.

En Europe, les aliments les plus contaminés par l’aluminium seraient le chocolat, certains légumes (champignons, épinards, radis, bettes, laitues), les céréales et les produits qui en sont dérivés. Quant à l’eau du robinet, malgré le discours rassurant des autorités, il ne faut pas oublier que, dans de nombreux lieux de traitement, des sels d’aluminium sont encore régulièrement utilisés afin de la rendre parfaitement claire, et que, dans l’eau, l’aluminium est bien plus assimilable que lorsqu’il est présent dans les aliments.

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L’antimoine se plaque sur le poumon

L’antimoine est connu en milieu professionnel ; son inhalation est responsable de pneumoconiose ou d’ulcères. Le grand public en absorbe des traces dans les bouteilles de jus de fruits et d’eau minérale via le poly-éthylène-téréphtalate (PET). Les pires taux enregistrés ne représentent que 12 % de la valeur limite pour la qualité de l’eau de boisson. Mais sa présence ne cesse de s’élargir.

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Les détecter ?

Le diagnostic et la quantification de la présence de métaux lourds, ou éléments traces métalliques, dans notre organisme n’est pas chose aisée. Certains préconisent l’analyse des cheveux, la prise de sang, le dosage urinaire, l’analyse de selles ou de la salive. Le problème est que les métaux lourds se fixant principalement dans les cellules, ces tests ne constituent pas des preuves irréfutables de l’intoxication ! Souvent, ils ne sont pas si faciles à utiliser. Le dosage de mercure dans les cheveux, par exemple, s’est révélé négatif dans les cas d’intoxication de longue durée, puis parfois positif après avoir commencé un traitement.

J’ai eu l’occasion de tester un dispositif portatif équipé d’un spectrophotomètre de type Raman couplé à un logiciel permettant la mesure des métaux lourds intracellulaires mais également la biodisponibilité des minéraux utiles (calcium, magnésium, zinc, cuivre, fer…). Ce dispositif fournit des résultats rapides (le test prend trois minutes), il est cependant difficile d’interpréter les résultats, car les taux varient beaucoup avec l’âge. 

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Désintoxication par la médecine naturelle ?

On recourt en général à des substances chélatrices, capables de former avec les minéraux ionisés des complexes stables, inactifs et hydrosolubles, donc facilement évacuables par les voies urinaires. Certains de ces produits ont néanmoins un inconvénient majeur, leur non-sélectivité, de sorte que les minéraux indispensables subissent le même traitement, risquant de créer des déficits, voire des carences en calcium, fer, magnésium… Il n’est donc pas envisageable de s’engager dans une telle désintoxication au long cours sans l’avis, puis le suivi périodique d’un médecin nutrithérapeute ou d’un naturopathe. Ces substances ne doivent pas être prises pendant la grossesse ni l’allaitement.

  • Les algues

Outre l’EDTA qui est le plus ancien des traitements mais qui, molécule de synthèse oblige, n’a pas sa place ici, le second complément chélateur auquel on pense est la Chlorella (Chlorella pyrenoidosa). Cette micro-algue a d’abord été utilisée au Japon après la Seconde Guerre mondiale pour offrir des apports suffisants en protéines et vitamines. Dans un second temps, il s’est avéré que la chlorella possédait la propriété de chélater les minéraux, à raison de deux ou trois grammes (biologique indispensable !) par jour en continu, des mois durant. Toutefois, il est fréquent de ressentir un certain inconfort (maux de tête, malaise digestif, baisse de l’humeur, douleurs articulaires, etc.) après quelques jours de cure de désintoxication à la chlorella. Certains conseillent d’augmenter, parfois de façon considérable (!), la posologie. Ce genre de protocole pousse les émonctoires dans leurs limites, au risque de provoquer leur vieillissement accéléré.

La Spiruline (algue bleue) a des propriétés chélatrices légèrement supérieures à la chlorella (+ 30%)

Face aux intoxications, il existe une autre algue capable de débarrasser notre organisme de ces métaux très nocifs. I. Des recherches mondiales ont démontré que l’algue brune Laminaria japonica contient plusieurs principes actifs de la plus haute valeur thérapeutique dont l’alginate qui est un puissant capteur, ou chélateur, de métaux lourds. Par rapport à la chlorella, le traitement est plus rapide et surtout il ne présente pas ces phénomènes d’aggravation temporaire des symptômes.

La durée du traitement dépend surtout de l’importance de l’intoxication (entre 3 et 6 mois) et il sera de préférence suivi par un médecin formé à la chélation.

  • Les roches volcaniques

Complément moins connu, la zéolithe clinoptilolite (ZC) : du fait de sa structure stable et de sa nature microporeuse, ce minéral présent dans certaines roches volcaniques, offre une grande surface de contact avec l’air, chargée négativement (riche en électrons), ce qui attire les éléments chargés positivement (pauvres en électrons ou cations) dont de nombreux polluants tels que le cadmium, le mercure, le nickel, le plomb et certaines bactéries, entre autres. Outre son rôle d’éboueur, la ZC posséderait d’importantes activités antioxydantes, régulatrice de la flore intestinale et restauratrice de l’immunité. Afin d’augmenter ses propriétés thérapeutiques, elle est vendue sous forme micronisée, soit pure, soit combinée avec du curcuma ou de l’aloé véra. La dose habituellement recommandée est de 5 grammes 1 ou 2 fois par jour.

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La CHELATION médicamenteuse, exemple de protocole :

6 cycles de 14 jours chacun :

1er cycle ……………………………………………………………..

– Pendant les 3 premiers jours : DMSA 100mg : 3 gélules toutes les 8 heures (à jeun et pendant 1/2 h après)

– Puis pendant 11 jours :

ISOXAN Forme comprimés 1 cp /j

+ ACETYL CYSTEINE 200mg : 3/j

+ 1 cuiller à café de sel non raffiné par jour

2eme cycle ……………………………………………………………..

idem en augmentant le DMSA à 4 gélules, 3 fois par jour (pendant 3 jours)

du 3eme au 6 eme cycle …………………………………………..

idem avec DMSA : 5 gélules 3 fois par jour (pendant 3 jours)

puis, à la fin de ces 3 mois, refaire un test de provocation par 12 gélules de DMSA (1200mg) avec recueil des urines au bout de 6 heures et envoi au laboratoire.

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Attention aux émonctoires !

Quelle que soit l’intention que l’on a, avant de démarrer une cure de désintoxication, il est indispensable de se rappeler que les fonctions émonctorielles vont être réquisitionnées alors qu’elles sont peut-être saturées, voire diminuées. Il est donc évident que la posologie des chélateurs ne doit pas être exagérée et que leur prise doit être associée à celle de certains draineurs.

Pour ce faire, en même temps qu’un dépistage des métaux toxiques, il est capital de faire dresser par son médecin traitant un bilan des fonctions hépatiques et rénales avant même de commencer la cure, puisque, de toutes les fonctions émonctorielles, ce sont ces deux-là qui sont majoritairement sollicitées: au minimum, dosages sanguins de la créatinine, des transaminases (ALAT, ASAT) et des gamma glutamyl-transpeptidases (GGT).

Ce premier état des lieux présente d’ailleurs un double intérêt : adapter au mieux la posologie des chélateurs et des draineurs, et servir de repère lorsque de nouveaux contrôles seront pratiqués.

Pour ceux qui ont la pratique des BNS, le choix du draineur optimal est facilité ++

 

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