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La neuralthérapie en odontologie.

Le Docteur Samuel Debard a choisi le 17ème congrès ODENTH, qui a eu lieu à La Rochelle du 26 au 28 mai 2016, pour faire sa dernière conférence sur la neuralthérapie en odontologie.

Mal connue en France, cette thérapie d’origine allemande, est d’un grand secours lors d’échecs thérapeutiques. D’aucuns clameront qu’ils n’ont pas d’échecs, j’avoue humblement que j’en ai pour ma part, et que ses échecs, à mon sens, sont un moyen de réfléchir et d’aller de l’avant. A la fois méthode de diagnostic et de thérapie, la neuralthérapie prit naissance dans les années 1930. Deux frères, chirurgiens rhénans, Walter et Ferdinand Huneke, s’intéressent aux effets à distance des anesthésiques locaux. En 1928, parait le premier ouvrage traitant du sujet : « Aspects méconnus des effets à distance des anesthésiques locaux ».

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C’est effectivement à la suite d’une injection en I.V. d’un anesthésique local, que le Dr Ferdinand Huneke guérit de façon définitive une migraine rebelle à toute forme de thérapie. Plus tard, s’étant fait une réputation flatteuse, il ne parvenait pas à guérir une migraine. Il fit alors un geste différent et injecta en péri veineux le même anesthésique local, ce qui eut pour effet de guérir instantanément et de façon durable la migraine.

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Plus tard enfin (1941), il infiltra une cicatrice d’ostéomyélite du tibia gauche qui guérit instantanément une capsulite rétractile de l’épaule droite. Ce côté «magique» aurait de quoi faire sourire, si nos confrères d’outre Rhin n’avaient pas mis en place de nombreuses cliniques «Huneke», dans lesquelles les collègues guérissent classiquement des pathologies rebelles à toute forme de thérapeutique habituelle.

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Comment peut-on expliquer le fonctionnement de la neuralthérapie, tout en sachant que celle qui nous intéresse en tant que médecin -dentiste, est bien évidement la neuralthérapie globale, c’est-à-dire le travail sur les cicatrices, que nous appellerons du terme générique de «champs perturbateurs» ce travail étant qualifié de « neutralisation cicatricielle« .

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Huneke recommandait d’injecter de la Mépivacaïne sans vasoconstricteur. Depuis, l’Articaïne a remplacé la molécule historique. Nous verrons plus loin que les LLLT (low level laser therapy) n’en déplaise aux esprits chagrins rebelles à toute évolution thérapeutique, ont une action remarquable et en tout point semblable à l’injection.

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Les hypothèses du mode d’action font appel principalement à la STH (Somato trophic hormon) que l’on retrouve en grande quantité dans les cicatrices dites toxiques. Cette accumulation serait libérée par l’action anti inflammatoire de l’anesthésique local. Selon Kellner, c’est la structure même de la cicatrice qu’il convient de prendre en compte. En effet, une cicatrice «toxique» présente une structure lympho plasmocytaire, à contrario d’une cicatrice «propre» qui présente un état granulocytaire. Les utilisateurs de laser de puissance ont tous remarqué la vitesse de cicatrisation quasi exceptionnelleCeci est dû au fait que le rayonnement laser permet de shunter le stade lympho plasmocytaire qui retarde la cicatrisation.

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Il convient également de citer Pischinger et le système de régulation de base (tissu conjonctif, vasculaire et nerveux) présent partout dans le corps (il a été nommé le deuxième cerveau) ! Cette continuité anatomique pourrait tout à fait expliquer ce principe de régulation à distance.

Enfin , il est vrai que pour les dentistes, la théorie de l’arc réflexe trijéminal est séduisante. En effet le V, pilier du système orthosympathique, présentant une racine mésencéphalique de quelques 5 cm de long , assure un contact par simple feed back avec les autres nerfs crâniens et principalement les pneumogastriques à polarité para sympathique.

 Quel que soit son mode de fonctionnement (cf. les diverses hypothèses), la neuralthérapie fonctionne !

En médecine dentaire, les champs perturbateurs sont légion : infections apéxiennes, l’électro galvanisme (problème entre autres des amalgames et des métaux placés en bouche), la maladie parodontale, les dents incluses, les racines incluses, les malocclusions, certaines pâtes d’obturations, etc…

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Les moyens de diagnostics sont nombreux, et malheureusement parfois fort onéreux : thermographie de régulation, système AmsatMorathérapie, système Prognos, et bien d’autres , tous faisant appel aux travaux de Voll, qui mit en place ce qu’il est convenu d’appeler «l’organométrie de Voll» ou EAV (comme l’électro acupuncture de Voll).

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Le moyen le plus simple et de loin le moins onéreux reste bien sûr l’auriculomédecine. Encore faut-il apprendre correctement à ressentir le RAC ou V.A.S. (vascular autonomic signal).

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La thérapeutique, une fois déterminé le ou les champs perturbateurs, est simple. Injection d’anesthésique local au niveau du champ perturbateur, voire une rafale de laser qui fera le même effet.

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La neuralthérapie fait également appel à deux autres notions : le point de commande auriculaire (Bricot), qu’il convient de rechercher et de neutraliser, et la notion de stress, véritable amplificateur du système, qu’il convient de traiter, par exemple, soit par  nasosympathicothérapie (Bobin) soit également par les fleurs de Bach.

 Il va de soi que devant tout échec thérapeutique il est essentiel de rechercher les champs perturbateurs qui sont susceptibles d’engendrer un blocage thérapeutique.

Cas cliniques dentaires :

Cas n°1 Dentiste (Jihad Z… ), il expose son cas :

Patiente vue par une consoeur, il y a plusieurs mois en urgence pour une pulpite sur la 35 : gestes d’urgence = anesthésie et pulpectomie + calmant dans la dent. Le jour du rendez-vous pour finir le traitement canalaire, l’anesthésie ne prend pas et la dent reste intouchable. Suite à cette séance, des douleurs intenses et rien n’y fait ni calmant ni antibiotique. La dent finit sa course folle au bout d’une pince mal inspirée … et là aggravation des symptômes douloureux et re-antibiotiques et antalgiques, plusieurs types d’antibiotiques sans effet et idem pour les antalgiques.

Elle voit un stomatologue qui diagnostique une nécrose osseuse, il réalise un curetage large : les symptômes douloureux diminuent et ça redevient vivable pour la patiente, à part une « lourdeur » permanente dans cette zone mandibulaire et parfois, sans prévenir, des douleurs violentes qui durent quelques minutes et disparaissent sans prise d’antalgique.

Deux séances de Milta à 5HZ (ondes électromagnétiques pulsées) sur toute la zone mandibulaire gauche et en regard des carotides (le tout 15 minutes de traitement par séance) : peu d’amélioration après la première séance, sauf une diminution de l’impression de lourdeur, à la fin de la deuxième séance la patiente dit qu’elle a retrouvé de la légèreté dans cette zone, confirmée à la troisième séance avec une disparition depuis la deuxième séance des pointes douloureuses. La patiente est contente, je pense que psychologiquement aussi elle est soulagée. A mon avis la neuralthérapie nous donnera plus d’explications ?

Commentaires d’un confrère dentiste (Albert ROTHS) : « Et si nous étions en présence d’un cas classique de dent dominante-dominé ? La douleur est au niveau de 35 . En réalité la cause pourrait être 26/28/38. Pensez à prendre le pouls (RAC/VAS) et posez la question à ces dents en les éclairant à la lumière blanche ».

Il y a une rubrique « Dents dominantes » sur le site = http://www.energetiquedentaire.fr/

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Commentaires autre confrère dentiste (Berdj HA…): « Oui, effectivement comme le dit Albert, il peut y avoir une dent dominante dans les symptômesexprimés par la 35. Mais je rajouterai que dans les grandes névralgies ou situations inflammatoires qui peuvent générer des champs perturbateurs, la neuralthérapie s’avère très efficace : la preuve par le traitement local réalisé avec le MILTA par Jihad chez cette patiente.

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Mais il faut également penser (et particulièrement si la douleur revient ou si le traitement local ne suffit pas) à traiter le deuxième étage de la neuralthérapie qui est le ganglion cervical supérieur qui se trouve sous le plancher occipital. En neuralthérapie pure, cela se fait avec un aiguille que l’on utilise latéralement sous et en arrière de l’oreille du côté homolatéral à la névralgie. Evidemment cet acte délicat est réalisé par des praticiens formés à l’école officielle de la neuralthérapie, telle qu’elle était enseignée à Berne par le professeur Beck par exemple, mais il n’était pas anodin et présente quand-même quelques risques dans cette région très riche en structures neurologiques, ganglionnaires et squelettiques diverses.

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Autre cartographie des relations dents – organes, s’appuyant plus sur la MTC :

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Pour ceux qui possède un MILTA, il est aisé de réaliser cet acte qui permettra d’effacer l’engramme de la douleur à un étage supérieur sans danger aucun : vous faites faire une légère flexion latéro-antérieure au patient et vous visez avec la tête du Milta en biais dessous de l’apophyse mastoïde dans l’espace entre la mastoïde et la branche montante de la mandibule. Votre axe d’irradiation prend départ sur la pointe de l’épaule. Pour ceux qui prennent le pouls, quand vous irradiez le ganglion enflammé, il y a une réponse qui ira en se calmant au fur et à mesure du traitement. Perso, j’utilise les trois fréquences (5-15-1000), chacune jusqu’à 5 minutes. De une à trois séances sont nécessaires. Cet acte a rendu à quelques-uns de mes patients de fiers services dans les cas ou les douleurs persistaient malgré une situation locale qui me semblait calme au pouls et sans qu’il y ait une dent causale apparemment.

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Je rajoute que je réalise de la neural depuis plus de dix ans très souvent avec 1 ml de quinton isotonique à l’apex de la dent enflammée : c’est plus rapide et super efficace, en tous les cas autant que le MILTA, sauf pour le ganglion cervicale supérieur. »

Cas dentaires suivants : apprendre à lire les radiographies panoramiques

alt Cliché n°1 = Paro apicale

alt  ce qu’il faut voir …

 

alt   Cliché n°2 = Elargissement apical

 

alt   ce qu’il faut voir 

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