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Du Symptôme au Syndrome?

Acupuncture en Odonto-stomatologie.

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L’acupuncture ne peut pas être considérée et utilisée comme une simple technique symptomatique ou un ensemble de recettes thérapeutiques. Elle relève des théories précises et rigoureuses de la médecine traditionnelle chinoise.

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Certes, comme notre médecine moderne, la MTC est « allopathique », en ce sens qu’elle « réchauffe » ce qui est froid, « rafraîchit » ce qui est chaud, « vide » ce qui est plein, « remplit » ce qui est vide… Cependant, contrairement à la démarche contemporaine, qui reste très centrée sur le symptôme, elle s’intéresse en priorité à la cause profonde de la maladie et secondairement à ses manifestations.

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Trois concepts fondamentaux caractérisent cette approche :

  • — Bien que constituant un « Tout », l’Homme est indissociable du reste de l’univers dans lequel il vit. Constituant un tout indissociable, le malade ne peut pas être traité de façon sectorielle : traiter une dent exige, dans cette optique, de traiter l’ensemble de l’organisme et sa relation au macrocosme.
  • — « Le choix du traitement repose sur la différenciation des syndromes ». Ce qui intéresse en priorité le praticien n’est pas tant la maladie que la trame énergétique, la typologie qui la sous tend. Celles-ci correspondent aux syndromes (Zheng) de la MTC. : ces syndromes ont pour nom, par exemple, vide de Qi, Feu du Foie, stase de sang, vide de Yin des reins, etc.… Un même trouble peut se manifester différemment selon le syndrome sous jacent qui le déclenche. Exemple : la céphalée peut relever des sept syndromes. Vent froid, vent chaleur, vent humidité, Yang du Foie qui s’élève, vide de sang et de Qi, glaires humidités et stase de sang. Ces types de céphalées ont tous en commun une douleur de la tête, mais avec un environnement de symptômes différents. Faire la distinction entre ces syndromes grâce aux quatre temps de l’examen est une clé essentielle pour le choix adéquat des réponses thérapeutiques et de leur succès
  • — « Différentes maladies un seul traitement / une maladie différents traitements » ; Ceci découle du principe précédent : chaque grand syndrome peut être à l’origine de nombreuses maladies ; par exemple vent froid peut être à l’origine de grippe, rhume, odontalgie, dermatose, urticaire, rhumatisme ( douleur du genoux), toux, asthme, céphalée, rhinite, sinusite … On dit que le mécanisme pathologique sera toujours le même et les signes accompagnateurs auront toujours les mêmes caractéristiques : fièvre peu élevée, frissons, absence de soif, absence de transpiration, pouls flottant et serré, sensation de froid, douleur sévère, couleur pâle… Et le l’orientation thérapeutique qui en  découlera sera toujours la même : éteindre le vent combattre le froid ! A l’opposé, comme on l’a souligné plus haut avec l’exemple de la « céphalée », selon le syndrome en cause (sous jacent) le traitement sera différent ! Est-ce bien clair ?

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Conséquence  pratique : Là où la médecine occidentale s’efforce d’identifier avec précision une « périarthrite scapulo-humérale », la MTC portera son attention sur les différents syndromes susceptibles d’être à l’origine du blocage d’énergie qui se traduit par cette « douleur de l’épaule ».

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Pour les pathologies chroniques, le parcours médical le plus courant va de la Médecine conventionnelle vers les approches alternatives. Le patient se présente donc dans notre cabinet porteur du diagnostic qui a été posé, par exemple : « névralgie faciale essentielle »… Donc, lors de l’interrogatoire d’un patient qui définit ses symptômes par leur étiquette occidentale (sinusite, glossite…), il faudra déclarer que cette étiquette n’est pas suffisante pour nous  et que, ce que nous voulons savoir c’est par exemple, les caractéristiques de la douleur, l’endroit précis où elle se manifeste, l’éventuel trajet des irradiations, ce qui a déclenché cette douleur, s’il s’agit d’une énergie cosmique externe (vent, froid ..?), s’il s’agit d’un facteur psychique (colère ..?), quelles sont les modalités générales (aggravée par le froid ? améliorée par la pression ? …), les modalités horaires, saisonnières…..

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Tout ceci à pour but de déterminer, derrière le symptôme, le syndrome en cause, c’est cette démarche intellectuelle qui est appelée « le diagnostic dialectique »…. [la longue citation qui suit est tirée d’un article sur les Bi / Pei -rhumatismes]

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MTCDent

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Un petit clin d’oeil : s’efforcer de découvrir le syndrome derrière le symptôme n’empêche pas d’avoir recours à des points dont l’efficacité est bien établie : 24 VC (point des nausées)

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La citation qui suit est tirée d’un article sur les Bi/Pei – (rhumatismes)

 » Le « Diagnostic dialectique » (Bian Zheng) est la clé de voûte de l’étude clinique en Médecine Traditionnelle Chinoise, en effet, quand il est correctement posé, il est possible d’établir des méthodes de soins en accord avec les affections et d’appliquer un traitement approprié.

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L’essence de la M.T.C. et sa spécificité reposent sur l’élaboration d’un double diagnostic déterminé par la maladie (Bing) et le syndrome (Zheng). La connaissance de la maladie (Bing) seule, rend impossible l’application d’une stratégie thérapeutique individualisée, car c’est du syndrome (Zheng) que découle l’élaboration générale du traitement. Mais connaître le syndrome seul, empêche d’affiner la règle thérapeutique générale vers un traitement précis, spécifique et efficace. Cette subtilité particulière à la M.T.C. est fondamentale.

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L’identification précise des syndromes (Zheng) est cependant primordiale car elle donne à la démarche thérapeutique son orientation fondamentale. Il est de même courant de considérer que la maîtrise des règles qui permettent d’élaborer le traitement en fonction de la détermination du syndrome, définit la qualité du praticien et l’authenticité de son art  » .

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Nous  conclurons en disant que pour notre pratique en odontostomatologie la meilleure façon de procéder, consiste à suivre les présentations comme celles d’Auteroche et Navailh [« Le Diagnostic en Médecine Chinoise »] ou encore celles de Philippe Sionneau [ouvrages de la Collection : « Maladies et Symptômes en Médecine Chinoise », vol 3 ]: présentations qui, pour un symptôme donné proposent une série de syndromes le plus souvent en cause.

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Il est clair que les informations issues du BNS seront d’un grand intérêt pour nous orienter dans la détermination du syndrome en cause. Au delà de leur intérêt immédiat qui est de déterminer le syndrome le plus probablement en cause cette façon de procéder présente un intérêt  pédagogique indéniable : la consultation régulière de ces ouvrages permet au néophyte de se familiariser progressivement avec le concept de « syndrome » et d’apprendre à  les différencier.

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