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Question : Ma dentiste, Catherine R…, m’a proposé une réflexion sur ma maladie par la méthode du « décodage biologique ». Que dois-je en penser ? 

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QuestionS

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Réponse : Dans ce segment des « Médecine autres … », il existe quatre approches du « décodage biologique » qui sont historiquement reliées mais qui, aujourd’hui, n’ont plus que quelques points communs tant dans l’esprit que dans la pratique : situer leur histoire permet d’éviter les confusions … 

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Dès 1981, le père de la « Médecine nouvelle », le docteur HAMER, parle pour la première fois de conflits biologiques en amont de chaque maladie. Il critique ouvertement les médecines allopathique et homéopathique, ainsi que toutes les formes de psychothérapie et présente sa méthode comme la seule possibilité de traiter « véritablement » chaque maladie. Les soins qu’il propose pour traiter un symptôme consistent en des entretiens pour retrouver le choc psychologique initial et y trouver une solution concrète.

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   Photo de son livre « Seul contre tous » !

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Personnalité paranoïde, il a été condamné pour non-assistance à personne en danger et exercice illégal de la médecine en France. Il a effectué par deux fois une peine d’un an de prison. Il critique aussi ceux de ses élèves qui ont détourné ses travaux et, en particulier :

—> Le courant des docteurs Claude Sabbah, puis de Gérard Athias, conceptualisé dans la « biologie totale des êtres vivants » !

—> Un courant développé par un infirmier du nom de Christian Flèche, ainsi que par Hervé Sacla et Marc Freychet, conceptualisé en tant que « décodage biologique des maladies ».

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La « médecine nouvelle » énonce des lois. La « biologie totale » parle de certitude et n’utilise pas de techniques psychothérapeutiques, seuls suffirait la prise de conscience, le dépassement ! L’attitude des thérapeutes en biologie totale est souvent péremptoire. Le « décodage biologique » parle d’hypothèses complémentaires au travail des médecins et des psychologues, ce qui est mieux … Il s’agit en fait de raccourcis psycho-somatiques, dont le mérite est avant tout de proposer des solutions de compréhension toutes faites aux thérapeutes naïfs et/ou paresseux.  

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Les dentistes s’y sont mis aussi ! Christian BEYER, dans son livre « Le décodage dentaire » (Ed. Grancher, 2015) donne une signification affective à chaque loge dentaire …

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Or, mettre le patient en face de ses niveaux de souffrance ou/et contradictions (supposées ?) ne les aide pas vraiment … par contre, cela renforce magnifiquement le sentiment de toute puissance du praticien, car la signification de tous les maux est ramenée à un conflit non exprimé, une dévalorisation personnelle, un manque de confiance en soi ou une colère retenue, un refus de la réalité. Il y a une culpabilisation constante du malade qui se dit : « Mais qu’est-ce qui ne va pas chez moi au point de me rendre malade ? ».

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Plusieurs choses me dérangent profondément dans cette approche :

  1. Le postulat de départ : celui d’un « conflit déclenchant » ?!
  2. Le concept de « déprogrammation – reprogrammation » …
  3. La « position de savoir » du praticien qui interdit tout échange fructueux.

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La prise de conscience des différents niveaux de ses problèmes demande du temps au patient et une écoute bienveillante d’un praticien qui a lui-même déjà expérimenté le processus : ils ne savent pas, ils cherchent ensemble (les raccourcis sont à proscrire) … Le décodage biologique, c’est un peu comme si on commençait les mathématiques par la preuve par neuf !

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S’il fait une année ou deux de psychothérapie analytique, le patient comprendra mieux les tenants et aboutissants des pulsions et dysfonctions sous-jacentes à ses symptômes. Et c’est cela qui l’aidera vraiment à changer sa vision du monde et à trouver une façon plus économique de se gérer. Avec le décodage biologique, on est un peu dans la situation de la mésothérapie à l’aveugle : si le praticien puncture – par hasard – un champ perturbateur ou un point d’acupuncture clef, il y aura un bon résultat, dont il n’en comprendra pas le mécanisme, ni la signification profonde … 

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De plus, dans le cas des pathologies lourdes (viroses chroniques, maladies auto-immunes et cancers), le phénomène inflammatoire et dégénératif est auto-entretenu, donc une réflexion intellectuelle ne sert à rien, le trouble évoluant pour son propre compte, hors du champ de la conscience. C’est un peu comme de s’intéresser à qui a appuyé sur la gâchette quand la balle est partie du canon du fusil !

 

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