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LES PSYCHOSES

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Les troubles psychotiques se caractérisent par une perception erronée de la réalité entraînant des idées délirantes, des hallucinations et un sentiment de persécution. 

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Les troubles psychotiques se manifestent par plusieurs types de symptômes :

  • Des idées délirantes qui ne correspondent pas à la réalité et n’ont rien à voir avec ce que le sens commun attribue de possible ou impossible (il y a des extraterrestres qui viennent d’atterrir dans mon jardin, il y a une mouche qui est en train de me parler…).
  • Les phénomènes hallucinatoires : les hallucinations sont des perceptions que l’on a mais qui sont fabriquées par notre cerveau. « Par exemple, le sujet entend des voix que personne d’autre n’entend, celles-ci sont fabriquées soit à l’intérieur, soit à l’extérieur de son cerveau, selon le mécanisme physiopathologique qui est en cause », illustre le Dr Anne Sauvaget. Les hallucinations auditives sont les plus fréquentes mais on peut avoir autant d’hallucinations qu’on a de sensorialité : hallucinations visuelles, hallucinations gustatives, olfactives ou encore hallucinations au niveau de la perception des membres (penser que mon voisin m’envoie des décharges électriques, impression que mon cerveau est en train de se liquéfier, impression que les dents vont se déchausser).
  • Un sentiment de persécution : le sujet est persuadé que le monde entier lui en veut, que l’on se moque de lui.
  • Le syndrome de désorganisation : celui-ci peut s’exprimer dans trois domaines différents : le domaine des idées, le domaine du comportement et le domaine des émotions. Il s’agit d’une personne dont on va avoir du mal à suivre la logique de pensée. « Au niveau du comportement, cette désorganisation se traduit par le fait d’avoir des aberrations comme par exemple des sujets qui vont mettre une doudoune en plein été ou un caleçon en plein hiver, des lunettes de soleil alors qu’il pleut », détaille la psychiatre. Dans le domaine émotionnel, le syndrome de désorganisation se traduit par des réactions émotionnelles inappropriées comme rires immotivés, colère soudaine.
  • Les symptômes négatifs ou déficitaires : des troubles de la concentration et de la mémoire, qui empêchent le sujet de bien s’adapter au quotidien. Un retrait social, des troubles du cours de la pensée, une baisse de motivation pour les activités du quotidien.

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On distingue trois principaux troubles psychotiques :

1/ la schizophrénie, qui est le plus fréquent et le mieux caractérisé, 

2/ les troubles délirants liés à des affections médicales ou des substances (drogues),  

3/ les troubles délirants persistants ou paranoïaques : délires complotistes, jaloux possessifs (homme persuadé sa femme le trompe, il va multiplier les procédures de vérification (traqueur sur le véhicule, tracer le téléphone, mettre des caméras dans la maison)…

La bipolarité – qui est une psychose particulière – est une atteinte de l’humeur. Les problèmes spécifiques à celle-ci seront évoqués dans un autre chapitre/

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Deux autres caractéristiques des psychoses qu’il ne faut pas oublier :

A – Le clivage, c’est à dire la capacité à gérer deux pensées différentes et parfois opposées (dr. Jenkill et mr. Hide !)

B – la difficulté à accéder à la pensée abstraite, le sens caché des proverbes par exemple. D’où les difficultés dans les relations affectives.

Le trouble psychotique est tellement profond que le sujet n’arrive plus à s’adapter socialement, une hospitalisation psychiatrique est souvent nécessaire.

L’insertion professionnelle est difficilement envisageable et les réactions du malade peuvent devenir dangereuses pour lui-même (mutilations, refus de s’alimenter, tentatives de suicide) et pour les autres (passages à l’acte). On va retenir deux critères pour classer les psychoses :

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1) l’origine …

–> Les psychoses exogènes : déclenchées par un facteur externe, par exemple l’alcool, l’utilisation de drogues (ex.: overdose d’extasie).

–> Les psychoses endogènes résultent d’une constitution psychique particulière, liée au refus de la traversée oedipienne et de ce qu’elle sous-tend : acceptation de la différenciation, de l’altérité, de la différence des sexes et des générations (voir chapitre « introduction » du livre « Quand Freud rencontre Hahnemann » consacré à l’oedipe et au surmoi)

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2) la durée …

–> Les troubles aigus surviennent chez des sujets sains, ils débutent brusquement du jour au lendemain et en général pour des raisons totalement inconnues. Ils vont bouleverser en profondeur toute la psyché et ils aboutissent à une destruction importante de toutes les fonctions : par exemple, la « bouffée délirante aiguë ». Ces troubles cèdent soit spontanément, soit par des méthodes cliniques, ils peuvent guérir sans séquelles.

–> Les troubles chroniques vont avoir un début lent et progressif. On ne retrouve pas une destruction totale des facultés, mais une sorte de coexistence normale et pathologique. Le trouble mental chronique adhère plus profondément à la personnalité, donc la guérison ne sera jamais complète. Par exemple, les psychoses schizophréniques ou les délires chroniques.

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NB. ++ La psychose constitue la limite d’action des remèdes homéopathiques (cf. répertoire de Kent, voir au chapitre « insanity » et le poster d’arborisation diagnostique et thérapeutique à la fin du livre « Quand Freud rencontre Hahnemann »), on ne peut avoir d’effet que :

A – sur le mécanisme qui sous-tend l’installation du trouble mental :

  • Fièvre ? — Baptisia (as), Belladonna (ca), Bryonia alba (ph)
  • Vasculaire ? — Aconit, Aurum, Bothrops (ge) aphasie, Glonoïnum (s), Helleborus (ba), Secale cornutum (pb)
  • Traumatique ? — Arnica, Natrum sulfuricum, Kalium phos. … manie puerpérale
  • Ischémique ? — Apis mel., Plumbum
  • Sénile ? — Aurum iodatum, Baryta carbonica, Gelsemium (mn) … torpeur et tremblement
  • Hypoxique ? — Carbo vegetabilis
  • Toxique (médicamenteux) ? — Nux vomica, Opium anesthésie, Ethylicum ivrognes …
  • Drogues ? — Agaricus (le LSD), Cannabis indica … exalté, avec loquacité incohérente …
  • Tumoral ? — Viscum album, Carbo animalis

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B – Sur certaines expressions symptomatiques :

  • Agaricus (pb) … si tremblements et incoordination : l’esprit est lent, il ne retient rien
  • Anacardium (am) … indécision et impulsivité contradictoire, sur fond d’insécurité, lenteur de compréhension. Se calme en mangeant.
  • Chamomilla … si déambulation
  • Cuprum … si hypertonie
  • Opium (ba) … si baisse de la vigilance

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Et selon le stade évolutif :

1 = Belladonna (ca) … excitation (+ vasculaire), hallucinations : voit des monstres autour de lui

2 = Hyosciamus (ca) … manies (+ neuro-sensoriel), délire furieux : se croit entouré de rats

3 = Stramonium (ca) … démence, hallucinations terrifiantes : se dit entouré de bêtes horribles

Ces trois solanées constituent pour Nash le « trio du délire ».

4 = Veratrum album (as) … délire sensoriel, excité, violent, il frappe l’entourage et blasphème.

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Les idées délirantes : elles sont constantes dans les psychoses et comme elles procèdent d’un mécanisme projectif, elles nous renseignent sur l’inconscient du malade. Les thèmes les plus courants : les idées de persécution (paranoïa), de grandeur (mégalomanie), d’influence, de jalousie ou des idées mystiques.

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Exemple : « refuse les soins » : Arnica (hg), Apis (hg) pousse un cri tout à coup la nuit, Cinnabaris (hg), Kréosotum (ac), Mercurius, Pulsatilla (si) …

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Face à un trouble psychotique, il existe trois principales approches thérapeutiques classiques :

  • Les thérapies cognitivo-comportementales : Elles visent à organiser la pensée consciente : on va apprendre au sujet que ses hallucinations sont fabriquées par son cerveau, qu’elles font partie de la maladie, et lui apprendre à les gérer au quotidien.
  • Les approches médicamenteuses sont indiquées lorsque les signes sont très intenses et qu’ils sont associés à des troubles du comportement. Par exemple, en cas de souffrance morale importante, de voix persécutrices (« t’es nul, t’es moche, va te suicider »), le sujet est contraint de rester chez lui parce qu’il pense que dehors, il est en danger, persécuté. « On a recours à des antipsychotiques de dernière génération pour diminuer les idées délirantes, les hallucinations et rendre la vie des patients plus acceptable. Dans tous les cas, il s’agit de traitements suspensifs, on ne guérit pas complètement d’un trouble psychotique », précise le Dr Anne Sauvaget.
  • Dans certains cas, des techniques de stimulation cérébrales assez bien tolérées (électro-chocs par exemple) peuvent être proposées. Elles présentent un intérêt dans la réduction des idées délirantes et permettent d’améliorer la symptomatologie négative.

 

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