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Le laboratoire BOIRON

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Comment Boiron compte faire disparaitre la phytothérapie et une grande partie de l’homéopathie pour maximiser ses profits ?

Depuis janvier 2013, nous assistons, incrédules, au refus par les laboratoires Boiron (à présent quasiment seuls sur le marché français) de délivrer nombre de nos merveilleuses petites plantes ! Le secret de cette surprenante décision ayant été organisé, nous allons essayer de faire le point de la situation, en recoupant les quelques informations que nous avons pu obtenir.

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Ces trente dernières années, je suis passé trois fois à Sainte Foix les Lyon, au siège de BOIRON sa. La première fois, j’ai eu l’insigne honneur de rencontrer Christian Boiron, qui, a mes remarques sur le peu d’efficacité de ses sarcodes préparés à l’alcool, me précisa « qu’il ne croyait pas du tout à ce type de traitement et qu’il ne prendrait pas en compte la solution efficace que je lui proposais » (actuellement, seule l’organothérapie des complexes des laboratoires Weleda et de Heel reste efficace).

C’était l’époque joyeuse où BOIRON refusait obstinément de diffuser les dilutions korsakoviennes, trouvant plus rentable les hahnemanniennes et faisait courir le bruit que celles-ci étaient interdites …

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La seconde fois, dix ans après, je suis passé leur présenter notre matière médicale, espérant apporter un peu de sang neuf au discours de leur école officielle : « Un foie, deux reins, trois raisons de prescrire Lycopodium ! « . Evidemment l’accueil a été glacial … Il faut dire qu’entre temps, BOIRON était devenu une société anonyme côté en bourse et que le mot d’ordre était devenu : « pas de vague !« . Cet apport d’argent frais leur a permis de racheter progressivement tous leurs concurrents (dont LHF, puis Dolisos) et de profiter d’une situation de monopole : c’est le directeur de BOIRON qui présidait la « commission homéopathie » au ministère de la santé, s’opposant ainsi efficacement à toute création ou implantation de concurrents.

Puis, il y eu l’histoire de la « vache folle » : les quelques nosodes qui existaient encore à la pharmacopée française ont disparu pendant une année pour réapparaître sous forme « cuite » … Cela ne les dérangeait apparemment pas de vendre des dilutions de « pot-au-feu bactériens » parfaitement inefficaces. C’est d’ailleurs cette carence fondamentale qui nous a poussés à développer nos « Nosodes gazeux », aux effets remarquables.

Enfin, j’y suis retourné il y a trois ans, afin de voir s’ils consentiraient à référencer mon tout nouveau site … L’accueil fut pire. Il était clair que désormais l’investissement se concentrait sur les spécialités maison (Oscillococcinum en particulier) et les quelques souches vraiment « rentables »

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C’est cette politique capitaliste à courte vue qui s’applique à présent, grâce au merveilleux prétexte de la nécessité d’enregistrer les souches homéopathiques auprès de la communauté européenne, selon la procédure « d’AMM simplifiée », libre aux laboratoires d’abandonner les souches non rentables ! En fait, les remèdes sont classés en trois catégories :

1/ les 150 plantes « exonérées », en libre distribution, pour tisanes, usage alimentaire et compléments alimentaires.

2/ les souches homéopathiques : la nouvelle législation nécessite de demander un enregistrement homéopathique souche par souche, alors qu’il était global auparavant, chaque labo doit donc monter un dossier pour obtenir cet autorisation individuellement, selon un calendrier fixé jusqu’en 2015 : chez Boiron 163 remèdes l’ont obtenu (sur 1800 disponibles précédemment), mais 27 ont été refusés, avec un distinguo entre les dilutions basses, de la TM à la 3D (qui nécessitent des études plus complexes), dont beaucoup disparaîtront sans doute, et les dilutions moyennes, à partir de la 4DH et au dessus.

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Devant le refus de délivrer nos prescriptions, les patients sont déboussolés. Difficile de nous positionner, car nous sommes entrés dans une période intermédiaire où rien n’est encore bien défini. Quelles solutions de dépannage pouvons-nous proposer à nos patients ?

A/ Modifier la grille de prescription, afin que les plantes proposées par le calcul des profils biologiques BNS puissent être obtenues aisément : difficile, tant que nous n’aurons pas la liste des remèdes « disponibles », liste que BOIRON refuse toujours de communiquer (?!) et qui est à présent disponible sur leur site, variant au gré des autorisations.

B/ Certains laboratoires de compléments alimentaires diffusent des plantes, sous forme (exemple : Chrysanthellum americanum, chez IPHYM) ou liquides (exemple : les 55 « extraits fluides de plantes fraiches »). Pour les prescripteurs de BNS il faudra utiliser largement les COMPLEX, nos 9 « formules fétiches » qui contiennent à présent des plantes essentielles (exemple : Glechoma hederacea, dans l’EFFICOMPLEX n°3, Cydonia vulgaris dans le n°8, etc …), pharmacie des Bergues (Genève)

C/ Utiliser les remèdes spécifiques des deux seuls laboratoires indépendants restants : WELEDA (exemples : Gencydo, qui contient Citrus et Cydonia / Choléodoron, qui contient Curcuma et Chelidonium) : demandez-leur leur compendium, et LEHNING.

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D/ Procurez-vous les TM chez nos laboratoire partenaires : HERBIOLYS ou LADROME : ainsi Ajuga reptans TM. On peut aussi demander à PhytoFrance (laboratoire de phytothérapie à côté de Montpellier) tel. 04 67 29 64.25

E/ Utilisez les dilutions Boiron en 4 DH proposées, qui sont efficaces, mais d’action moins rapide et nécessitant une bonne similitude symptomatique (retournez à vos matières médicales !)

F/ Commander en Suisse, chez le laboratoire Schmidt-Nagel : info@schmidt-nagel.ch (large gamme de Nosodes et les dilutions en K). 

G/ Me demander de vous fournir les remèdes gazeux, ainsi que les CHU – disponibles en Suisse (qui n’appartient pas à l’union européenne) à la pharmacie des Bergues, à Genève (si vous passez par là …

H/ Commander en Belgique :

— Laboratoire « Debrus-Tensi », Avenue de l’armée 5, Legarlann, B 1040 Bruxelles
Tel: 00 (32) 2 735 23 27

— Laboratoire DYNAROP, 24, rue de Roubaix, B 7520 Templeuve

Tel. 00 (32) 6 935 25 69

I/ Commander en Allemagne (ils parlent français et font les envois) :

— « International Apotheke », Ballin Damm 39, D 10095 Hamburg Tel. 00 (49) 4 030 960 60 

— « Anker Apotheke », Hampstrasse 43, D 77694 Kehl/Khein Tel. 00 (49) 7 85 123 97

J/ Vous pouvez commander en Inde par internet : lab. BJain

Bien sûr, tout cela est assez compliqué par rapport à l’état antérieur, où il suffisait à vos patients de présenter votre ordonnance au pharmacien pour se voir délivrer les sels et plantes en 1D salvateurs …

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http://www.avaaz.org/fr/petition/Sauvegarde_de_la_medecine_homeopathique/?fgYVQdb&

Nous n’avons pas été les seuls à nous mobiliser : deux pétitions ont circulé sur internet et lors d’une réunion du syndicat des homéopathes français, le débat a été très houleux entre l’équipe du Dr. Grandgeorge et la présidente du syndicat quant aux pétitions et à leurs conséquences. Nous agissons aussi au niveau politique – grâce à notre ami Gilles CARETTI – pour interroger le gouvernement sur les conséquences de cette situation.


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NB. Nous avons assisté au même phénomène dans le domaine de l’allopathie : durant les années 1990, toutes les laboratoires pharmaceutiques ont été rachetés par la bourse. Or, il faut 30 ans et des frais considérables pour mettre au point un médicament innovant : les recherches ont été aussitôt arrêtées. Les bénéfices ont explosé, mais voici 20 ans que les allopathes n’ont plus de nouveaux médicaments (les laboratoires se contentant de relookage de formules anciennes) ! Il faut espérer qu’un jour une telle situation intolérable trouve une solution politique (contrainte législative / loi anti-trust / nationalisation partielle ?).

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Nous n’avons eu qu’une réponse politique :

Bonjour Monsieur Caretti,

Nous avons transmis votre dossier à la commission des affaires sociales du Sénat et nous sommes en attente d’une réponse. Si ce problème n’est pas déjà traité par celle-ci, nous enverrons une question écrite au ministère concerné.

Nous ne manquerons pas de vous faire part du retour des informations que nous attendons.

Bien cordialement

Myriam Castiaux (Assistante Parlementaire) / Evelyne DIDIER (Sénatrice communiste de Meurthe-et-Moselle)

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Témoignage d’un vétérinaire dans les difficultés du métier en France en 2013 :

Depuis le coup de force de Boiron, le pharmacien du village ne sachant rien fournir sinon qu’une préparation magistrale en mélange des quatre plantes en 4DH, j’ai appelé Boiron comme véto. Il m’a été rappelé que Boiron n’était qu’un laboratoire homéopathique et pas phytothérapique. Que la mise à disposition de TM n’avait été qu’un détournement de la réglementation, ces TM ne devant servir qu’à préparer des CH.

J’ai alors fait remarquer que j’étais professionnellement propharmacien et que donc cet argument ne m’était pas opposable. Mais pour Boiron, en conformité avec la réglementation européenne actuelle, le fait de mettre un remède dans la catégorie médicament homéopathique empêchait de facto de délivrer des TM ou basses dilutions.

Qu’exceptionnellement le laboratoire pouvait demander l’AMM pour des TM, et qu’en ce qui concerne Nux vomica et Ipeca, cette demande d’AMM leur avait été refusée.

Dans la foulée d’une recherche via Google, j’ai pris contact dans l’après midi avec Phytofrance. A ma demande, j’ai reçu un formulaire pour m’ouvrir un compte dans leurs livres. Toutefois j’ai appris qu’ils ne commercialisaient ni Nux, ni Ipeca, juste Gentiana…

Comme tu y invites, j’ai aussi visité le site de « l’univers des simples » : n’y figurent ni Nux, ni Ipeca. Quant à Homeoclick, Google refuse d’ouvrir le site, malware oblige. Donc à cette heure, pour ce que je recherche, « le canard est toujours vivant »…

En TM, Nux et Ipeca sont de merveilleux remèdes pour relancer le péristaltisme de panses engorgées et bloquées… J’ai pu expérimenter il y a quelques années leur effet « minute »…

La ferme agrandie cet hiver, repiquant à l’élevage avec des rouge des prés, des maraîchines, des manechs à tête noire et des poitevines, les mises à l’herbe sur le lieu pose problème, en particulier avec les chèvres. Leurs panses supportent mal certaines variétés de trèfle qui leur sont « toxiques ». Le péristaltisme se bloque, les chèvres météorisent et se retrouvent grabataire rapidement. Une à deux gouttes de Nux et d’Ipeca relance très vite la motricité des panses. Bien sûr, rien de nouveau sous le soleil, de vieux vetomecums préconisant l’usage de la noix vomique, de la gentiane, du quassia, du quinquina, de la rhubarbe, de l’aloès, dans les manifestations d’anorexie, atonie gastrique, fermentations, constipation, accompagné  d’adynamie, d’asthénie… L’ipecacuanha rétablissant en particulier la rumination chez les herbivores, particulièrement chez le bœuf et la chèvre…

Donc je cherche à refaire ma pharmacie… D’autant plus qu’une chevrette se montre particulièrement sensible au trèfle dans le moment… La Suisse pourrait-elle me permettre d’y parvenir ?

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NB. La première année de réduction drastique du nombre des souches, l’action Boiron en bourse aurait augmenté de 60% …! Mais cela n’a pas duré … cf. courbe de l’évolution de l’action Boiron ces 10 dernières années (2012-2022) :

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Sur l’ensemble de l’année 2021, le chiffre d’affaires de Boiron est en recul de 11,4%, suite au déremboursement de l’homéopathie intervenu le 1er janvier 2021 en France, et à l’absence de pathologies hivernales sur le premier trimestre, imputable au contexte de crise sanitaire mondiale.

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