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On dit : qu’elle/il est mort de sa « belle » mort !!!

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Mais est-ce que la mort peut être « belle » ?

« Mon illimitée et ma vie intérieure pleine d’énergie et créative, trouvera un jour son point de non retour » ! Déjà, cette phrase mériterait un article à elle toute seule, j’y reviendrai prochainement et je vous laisse pour le moment avec l’effet qu’elle vous fait.

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Ma mort est inéluctable et je ne trouve rien de beau à cet instant ultime où tout s’arrête.
 

1) Ma mort : c’est la peur fondamentale qui parle de ma perte totale et complète. C’est le choc aussi de voir l’autre se figer, en miroir de ma propre destinée. Je vis ma propre mort dans le regard de l’autre qui s’est éteint. Alors comment penser ma mort ? Puisqu’elle n’est pas une expérience renouvelable. Unique et sans retour possible, c’est par la perte de cet autre que cela me renvoie à ce que je peux imaginer de la mienne.Et c’est aussi une petite mort comme une amputation de cet aimé qui est parti et dont je ne sentirai plus la présence autrement que dans un souvenir que le temps fini par effacer tout en gardant l’essentiel.

Elle fait partie de l’ordre des choses. On naît pour mourir un jour mais dans le déni quasi total de cette réalité ! Et de temps en temps, un décès d’un proche, et dans mon cas de mon chat adoré, nous remet face à la laideur qui nous arrache l’être cher !

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2) Petite parenthèse : Billy, mon chat/sage pas si sage, est parti pour un autre univers d’amour et de lumière. Vous êtes nombreux à l’avoir croisé et il ne laissait jamais personne indifférent avec son regard perçant d’un si beau vert et sa manière d’habiter l’espace de sa présence autoritaire. Notre relation était très fusionnelle et les amis des bêtes se reconnaîtront dans ce lien si humain. Billy a toujours fait les 400 coups et c’était un bagarreur hors pair car il défendait son territoire. Sauf qu’il n’a jamais compris que nous n’étions pas propriétaire de tout St Maurice de Gourdans.

Alors, il ne se contentait pas de protéger notre jardin clos mais allait chez les voisins chasser ses congénères !!! Nous avons passé des heures à le chercher assez régulièrement ! L’année dernière, il avait disparu 12 jours et par miracle un appel un matin. Il était à 10 km dans un jardin et son tatouage a permis nos heureuses retrouvailles. Un sursis d’un an. Il est revenu très affaibli et sa leucose (mordu un an plus tôt par un autre bagarreur) a grignoté du terrain malgré nos bons soins. Depuis quelques semaines, son état se dégradait avec une nette perte de poids. Je suis partie en Thaïlande (l’appel des éléphants) fin mai pleine d’inquiétude. Mais, il était bien là à mon retour. Je me préparais à notre séparation, celle qui ne permettrait pas un retour. Ces dernières 48h me laissent exsangue et abasourdie.

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3) A propos : La mort n’est jamais belle. Elle fait que plus rien ne sera comme avant. On peut s’y préparer mais rien n’y fait. A l’instant du dernier souffle, elle claironne sa puissance d’un non retour, de l’inévitable. J’ai voulu accompagner mon Billy jusqu’au bout comme j’ai déjà accompagné de nombreux compagnons à 4 pattes et à 2 pattes. La vie (la mort) m’a fait rencontrer la question de l’accompagnement de fin de vie de quelques amis et n’a pas attendu ma réponse : l’appel était sans appel. À chaque fois, je me dis que cela pourrait être doux et apaisé comme un au revoir. À chaque fois, ce n’est qu’une souffrance de part et d’autre. Plus ou moins selon… mais jamais sans souffrance. Elle est au mieux un soulagement qui peut éviter la pénibilité d’une maladie au long cours ou d’une vieillesse malheureuse.

Une belle mort serait-elle celle qui s’installe pendant notre sommeil ? Elle serait Belle pour celui qui n’aurait pas à vivre la dernière seconde sous le regard de ses proches et elle serait belle pour ces mêmes proches alors épargnés de l’agonie ?

L’éprouvé du corps et de l’âme qui hurle cet abandon reste témoin de cet arrachement. C’est ainsi ! Il faut que je me le répète sans cesse. Je repense à tous ceux déjà partis ! C’est ainsi ! Je pense à ma condition humaine de le vivre et, à un moment inconnu, de le subir. C’est ainsi !

Vertige de la séparation qui s’accroche à la raison de nos lois mortelles mais avec une part meurtrie face à l’injustice.

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4) Pourquoi ce mystère ? : La mort devrait nous être racontée. De quoi est fait l’après d’un quotidien qui sera sans l’autre et de l’après de mon âme quand sonnera mon tour. Elle ne nous est pas racontée sans doute pour ne pas l’inviter trop tôt. Les religions ont en fait un levier pour obtenir obéissance. Rien n’engageant pour se lier d’amitié !!!

Il y a en nous une peur évidente de la mort. Dès notre naissance nous sommes au travail de ce trépas. Notre vie porte le challenge de le reculer au plus loin. Prendre soin de soi et vieillir dans de bonnes conditions sont les messages détournés pour une préparation à l’impensable. Par la prévalence du corps, on tente d’occulter les effets de l’esprit !

Je me sens aujourd’hui dans cet hyperréalisme presque cynique comme une réponse à la blessure d’abandon qui enfle à chaque départ pour l’au-delà. S’il y en a un !!! Je me sens marcher au ralenti dans le brouhaha du monde extérieur dont je suis extraite pour un temps de deuil. Tout semble identique sauf mon manque qui me rend décalée.

Non, la mort n’est pas belle. Elle m’ampute de mes chers proches et me rend à chaque fois orpheline. Il y a cependant à l’accepter puisque rien n’arrête le temps. Il y a à faire comme si j’allais mourir demain pour déguster l’instant présent de la manière la plus vivante possible et profiter des enseignements de mes chers disparus. Je suis celle qui reste avec ses forces vives pour continuer ma route. J’accepte de vieillir et de faire quelque chose d’heureux et d’intéressant de ma vie pour traverser cette inconnue.

Je n’ai pas le choix ! S’il y a un ailleurs, c’est la voie que je choisis pour vivre que le lien n’est pas coupé et qu’il y a encore et toujours une communion au-delà des apparences. Le monde de l’invisible et du non tangible serait ce qui rendrait la mort plus douce si je ne peux pas encore penser qu’elle est belle !!!

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C’est à l’écrivain hongrois Útmutató a Léleknek qu’on attribue la courte fable qui suit. Une réflexion au moins aussi intrigante que le nom de son auteur…

Il y avait deux bébés dans le ventre d’une mère. Le premier dit à l’autre : “Est-ce que tu crois à la vie après l’accouchement ?” L’autre répondit : “Bien sûr ! Il y a forcément quelque chose après l’accouchement. Peut-être que nous sommes ici pour préparer ce qui va se passer après”.

“Non-sens !” dit le premier. “Il n’y a pas de vie après l’accouchement. Et puis, à quoi cette vie ressemblerait-elle ?

Le deuxième dit : “Je ne sais pas… Peut-être que nous marcherons sur nos jambes et que nous mangerons avec notre bouche. Peut-être que nous développerons des sens que nous ne comprenons pas pour l’instant.”

Le premier répondit : “Mais c’est absurde ! C’est impossible de marcher. Et manger avec la bouche ? Ridicule ! Le cordon ombilical nous donne tout ce dont on a besoin, mais il est trop court et c’est pour ça qu’il ne peut pas y avoir de vie après l’accouchement.”

Le second insista : “Eh bien, moi, je pense qu’il y a quelque chose. Et peut-être même qu’on n’aura plus besoin de ce cordon.”

“Ah oui ? Moi je pense que l’accouchement est la fin de la vie, qu’après il n’y a que le silence, l’obscurité et l’oubli.”

“Je ne sais pas dit le second. Mais peut-être que nous rencontrerons notre Mère, et qu’elle prendra soin de nous.”

“Notre mère ???? Tu crois à notre Mère, mais c’est aberrant ! Si elle existe, où est-elle alors ?”

Le second dit : “Je crois qu’elle est partout autour de nous. Nous sommes entourés d’elle. Nous sommes d’elle. C’est en elle que nous vivons. Et sans elle nous ne pourrions vivre.”

“En tout cas je ne la vois pas, moi. Et je pense qu’il est donc logique qu’elle n’existe pas.”

Ce à quoi le second répondit : “Parfois, lorsque tu es en silence, que tu te concentres et que tu écoutes vraiment, tu peux sentir sa présence. Et entendre sa voix pleine d’amour qui t’appelle de tout en haut.”

 

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