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Baryta carbonica

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Une forme de survie : « du ralenti … au retardé … le non-vivre »

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Baryum : métal lourd de poids atomique 137 (homologue lourd du Calcium sur la table de Mendeleiev), décomposant l’eau. Toxique grave, déshydratant, durcissant et sclérosant, qui touche plus les centres moteurs que sensitifs.

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Symbole : « L’activité cérébrale et les relais sensoriels ne fonctionnent plus qu’au ralenti pour assurer la survie de cet être « fœtalisé » dont le désir de mort n’est pas nommé, mais symbolisé par un état de « non-vivre » (J. Barbancey).

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Key-note : Il vit dans un futur qui l’effraie +++ : ralenti, commence tout et ne finit rien (Argentum nitricum).

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Causalité : Etat de dégradation, séquelle d’une atteinte somatique à implications psycho-pathologiques :

1 –   enfant : aberration génétique (ex.: trisomie 21), anoxie cérébrale lors de l’accouchement, encéphalopathie néonatale, toxicose grave, hérédité marquée par toute intoxication (alcoolisme, syphilis, etc…),

2 –   adulte : acceptation névrotique d’une situation où le mécanisme réactionnel de repli (régression) d’un adulte dépourvu ou faiblement pourvu d’autonomie et de maturité,

3 –   plus vieux : les signes dégénératifs, physiques et psychiques de la sénilité progressive, l’involution psychologique et l’athérosclérose (HTA fréquente) du vieillard : la mort lente !

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Problématique : Mémoire complètement défaillante, lenteur de l’idéation, retards d’acquisition de l’autonomie et de la socialisation.

« L’apparence est celle de la débilité mentale, de l’inadaptation socioprofessionnelle ou de l’adaptation à un petit niveau et de la régression affective » (J.Barbancey). Moins il est atteint, plus il a la douloureuse conscience de ses limites… Les cicatrices des situations pénibles subies dans l’enfance et mémorisées de façon indélébile aggravent les sentiments d’auto-dépréciation et de rejet, d’autant plus que sa vie d’homme (ou de femme) est la plupart du temps amputée d’une vie sexuelle pratique d’adulte, vers des manifestations morbides de type psychasthénique ou obsessionnel.

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Psyché de l’enfant :  Etat particulier de déficit des fonctions instrumentales : retard évolutif, retard mental ® insécurité ® nécessité de stabilité, de calme du cadre et du rythme de vie (Rate = pulsion de repos) …

— Le nourrisson :  Amorphe, tétant difficilement, lenteur de l’éveil perceptif, persistance de l’incoordination gestuelle des premières semaines (progrès très lents), distinction très lentement acquise du Moi et Non-Moi et de la recon-naissance de l’entourage, retard de la parole, retard moteur et des contrôles sphinctériens.

— Le jeune enfant :    Otites catarrhales fréquentes, blépharite suintante, enfant frileux, spasmes œsophagiens, inertie sphinctérienne. Il ne reste pas longtemps à son jeu, le délaisse vite, par défaut de concentration (proche de d’Argentum, qui lui veut en faire plusieurs à la fois). Déficit général et limitations vont être soulignés par le début de la scolarité (proche de Natrum mur., retardé par timidité excessive et perte de ses moyens à chaque contrôle).

— L’élève :  Lenteur perceptive par « la peur de mal faire ». Correspond aux « queues de classe », débiles légers ayant un retard dans le développement somatique et psychique, voués aux redoublements, aux « classes de transition », aux consultations spécialisées (bons clients des orthophonistes ++). Ne déchiffre que partiellement les objets, il ne perçoit pas les relations entre eux, il ne mémorise pas… « Il faut lui redire constamment ce qu’il oublie aussitôt, car ce n’est ni compris, ni appris, ni classé dans un ensemble cohérent » (Barbancey) : leçon bien apprise la veille et complètement oubliée le lendemain matin : c’est un désastre ! Il lui faut une pédagogie très concrète, très pratique, du niveau analytique le plus simple, car il a souvent un certain bon sens : « Il est capable d’imiter, très peu d’adapter, presque jamais d’inventer, ni d’accéder à la pensée symbolique » (Barbancey).

Dans le meilleurs des cas, bien encadré, apte à des tâches imitatrices et répétitives dont il s’acquitte scrupuleusement, il pourra accéder à une socialisation dépendante et limitée, mais lui permettant une certaine adaptation. Maladresse gestuelle, dyslatéralité, parfois bègue, à vocabulaire restreint ® difficile intégration ® l’enfant est facilement effrayé. Il n’aime pas jouer avec les autres et s’assied dans un coin, il se cache la figure dans les mains… car il ne comprend pas les règles des jeux, il suit comme il peut ses camarades… mis en face d’une agitation, il va devenir Gelsemium (trac), et s’effondrer pour la moindre bagatelle avec parfois une réaction involontaire de brutalité qui amène les autres enfants à le repousser ! Il se réfugie alors auprès des plus petits…, il donne l’impression de ne pas penser, il préfère souvent l’isolement, mais c’est une solitude orchestrée (à la différence de Sepia) …

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— L’adolescent :  Accentuation de la dysharmonie, l’intégration affective de l’éveil psycho-sexuel est nulle ou très partielle. Nanisme dystrophique chez la fille (type Turner) ou obésité avec envahissement graisseux, menstruation tardive. Gynécomastie chez le garçon. Pulsions mal contrôlées, inhibitions affectives, mauvaise évaluation de la situation ® parfois délits sexuels, mal prévus ou mal organisés, passivité des filles qui se laissent violer pour faire comme les copines ! Mais, c’est le plus souvent un adolescent timide, honteux, bien conscient de sa disgrâce.

C’est l’âge crucial où il va :

  • – trouver une forme d’épanouissement à sa mesure (si environnement favorable),
  • – ou bien être définitivement refusé et se refuser à « être »,
  • – ou bien culpabiliser devant la déception familiale et tenter une surcompensation maladroite et touchante dans une soumission qui limite encore plus ses chances de progrès.

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Psyché de l’adulte : Intellectuellement, affectivement, socialement pauvre et limité… avec toute une potentialité de culpabilité, d’agressivité latente et accusatrice à l’égard de la société, de la malchance, de la fatalité (Mercurius)… Irrésolu et soupçonneux, il sursaute facilement et à tendance aux vertiges et même aux évanouissements. Timide, craintif, apathique, anxieux (peur de manquer, peur de l’eau, peur que quelque chose lui arrive…) et somnolent, Baryta carbonica évolue lentement vers une fixation statique complète de son handicap. Son état actuel est une forme de régression et correspond aux différentes étapes d’une intoxication :

1 – régression endogène d’individus irritables et manquant de courage, n’ayant pu s’adapter aux stress de l’existence, aux difficultés professionnelles et sentimentales : sentiments d’échecs et incapacités mènent à Baryta carbonica le malade qui choisit le renoncement et l’abandon de la lutte et de l’espoir comme refuge contre l’angoisse et un vécu trop douloureux… Désintérêt, renfermement sur soi-même et refus du contact avec un monde perçu comme décevant, dangereux, agressif, dont il ne veut rien savoir… Pauvreté de l’expression verbale, projets flous sans conviction ni crédibilité, épaississement des traits et du corps, air de débilité, somnolence diurne, aspect figé, pseudo parkinsonnien… inattentif, oublieux de ce qu’il vient de dire, tracassé et scrupuleux à l’excès, inquiet de son avenir, irrésolu, triste, commençant tout et ne finissant rien, sa fatigabilité était extrême… « Trop expansif, trop affectueux, il s’emporte pour les moindres choses, jusqu’à la fureur » (Gallavardin).

2 – la régression exogène des intoxications médicamenteuses des petits psychopathes chez lesquels se superposent et s’intriquent les effets secondaires des médicaments psychotropes (tous dérivés des opiacés) et les symptômes pathologiques qui ont nécessité leur prescription! Ou les anciens alcooliques (plus ou moins sevrés) installés dans une situation de retrait masochiste.

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Psyché du vieillard : Champions séniles d’une tradition agressivement figée : ralentis ++

Ralentissement métabolique et stagnation = érosion des facultés mentales, vieillissement précoce.

– sénilité précoce avec affaiblissement mnésique : type d’aphasie bien connue, l’amnésie de Wernich qui commence aux noms propres, plus tard s’étend aux noms communs, puis véritable régression grammaticale, aux adjectifs et enfin aux verbes ® réduction des intérêts, oubli des repères usuels, pouvant aller jusqu’à une complète désorientation dans le temps et dans l’espace,

– infantilisme de certaines personnes âgées, petite démence involutive avec tristesse : « Tristesse pour des banalités, désespoir » dit Hering, dégoût de la vie, méfiance, troubles sensoriels interprétés comme des agressions extérieures, insécurité ® comportements agressifs de rétorsion.

– survient ensuite un progressif amaigrissement avec tremblement (Parkinson ?), rigidité et incoordination gestuelle : marche à petits pas, rires et pleurs spasmodiques, mauvais contrôle sphinctérien, confusion mentale (Hyosciamus, Bufo) = états lacunaires cérébraux.

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Soma :  Troubles neuro-végétatifs, diencéphaliques et neuro-moteurs + induration ganglionnaire, glandulaire, artérielle et nerveuse. Le ralentissement est

. nutritif … frilosité, gros foie, selles bilieuses (ou constipation), développement asymétrique en longueur et en largeur (symptôme clef).

. lymphatique …  engorgement ganglionnaire (odontalgie à chaque menstruation), ex.: amygdalite chronique + ganglions cervicaux indurés,

. endocrinien  …  thyroïde et para-thyroïdes, ovaires, testicules et prostate, sein (atrophie). « Profonde faiblesse musculaire progressive » écrit Kent.

. vasculaire et nerveux :  artério-sclérose, HTA vers la démence sénile, paralysie progressive + « tendance convulsive » (Kent).

. cutané …

 

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Modalités : Aggravé par : la compagnie, en pensant à ses maux, le froid et l’humidité (pieds et tête), le soir (anxiété ++) …

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Cybernétique :                    Comme Calcarea carb., indiqué plutôt aux âges extrêmes de la vie, mais :

  • Calcarea carb. est un déminéralisé, lent, qui a peur de la solitude,
  • Baryta carb. est un intoxiqué ralenti, qui désire rester seul.

Baryta carb. et Strontium carb. déplacent le calcaire : altérations du squelette ++ (ostéoporoses) et artères en « tuyaux de pipe ».

Mais Baryum et Strontium vont s’opposer totalement dans leurs tendances endocrinologiques :

Baryta carbonica + hypophysaire …….. laxités ligamentaires du sujet gras,

Strontium carbo. + androgènes   ……… fibrose généralisée, sujet plus maigre.

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D’autres sels de Baryum (et de Strontium, son analogue plus léger), sont moins connus, mais méritent d’être utilisés car très fidèles :

  • Baryta acetica               idem Baryta carb., avec paralysies plus accentuées et prurit sénile,
  • Baryta iodata               idem, avec action plus marquée sur l’infiltration ganglionnaire et boulimie,
  • Baryta muriatica          idem, avec inflammations et suppurations muqueuses, rétention chlorée des urémiques,
  • Baryta nitrica               « Je me sens ridicule à une fête entre amis » (Scholten)
  • Baryta phosphorica      idem, mais hypersensible aux moqueries
  • Baryta sulfurica          idem, avec troubles trophiques cutanés et muqueux,
  • Strontium carbonicum  vertiges et bouffées de chaleur, rhumatisme goutteux, alternant avec diarrhée,
  • Strontium iodatum       idem, avec artériosclérose plus marquée,
  • Strontium nitricum       idem, avec eczéma derrière les oreilles.

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