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   La goutte

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La goutte, la chondrocalcinose et les rhumatismes apatitiques sont les trois arthrites microcristallines les plus fréquemment rencontrées par l’omnipraticien. La présence de cristaux dans l’articulation ou dans son environnement proche est à l’origine de manifestations inflammatoires aiguës et d’atteintes chroniques. Les aspects cliniques sont variés (ex.: forme polyarticulaire de la femme de 60 ans).

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La maladie goutteuse est liée à un accroissement du capital urique dans l’organisme par trouble du métabolisme des purines. C’est une « maladie de surcharge », qui touche 1% de la population en Europe, donc un phénomène « psorique » d’auto-intoxication pour le praticien homéopathe. Pour l’acupuncteur, il s’agit de la manifestation chaleur d’un excès de Yin sur le trajet du méridien Rate-pancréas (= fonction alimentaire), cf. sa localisation à l’extrémité du gros orteil ! Elle présente un triple aspect :

  1. des accès aigus = inflammations articulaires par dépôt intra articulaire de cristaux d’urate de sodium, débutant après 40 ans chez l’homme, 60 ans chez la femme, classiquement métatarso-phalangienne (gros orteil), mais aussi cheville, genou … après un facteur déclenchant : traumatisme, excès alimentaire, ingestion d’alcool …
  2. des dépôts articulaires d’urate de sodium = les tophi, vers une athropathie chronique,
  3. une atteinte fonctionnelle rénale, avec lithiase urique.

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L’hyperuricémie n’est pas la goutte, mais la goutte est toujours hyper-uricémique (sauf aux moments des crises, où elle précipite massivement en intra/péri-articulaire). Un bilan biologique (métabolique et rénal) s’impose, d’autant plus qu’il existe des formes induites par certains médicaments (diurétiques, cyclosporine). Une hyperuricémie constante est un facteur de risque supplémentaire dans les affections cardio-vasculaires. On le retrouve également très associé au psoriasis. Il ne faut pas pour autant vouloir en abaisser le taux « à tout prix », car l’acide urique est un anti-oxydant naturel qui, en limitant le nombre des radicaux libres, nous préserve du vieillissement.

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Il faut aussi se rappeler que la goutte peut être la première manifestation d’une insuffisance rénale (défaut d’élimination) ou une complication classique des régimes cétogènes (hyperprotéinés) et des chimiothérapies (lyses tissulaires massives).

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1/ L’accès goutteux :

Le gros orteil (ou tout autre articulation distale) est gonflé, rouge et douloureux.

Traitement classique : Colchicine per os, AINS. La ponction permet d’obtenir une diminution rapide de la douleur, on peut compléter ce geste d’une injection intra-articulaire de corticoïde (sujets âgés ou intolérants à la colchicine et aux AINS).

Homéopathie :

Colchicum 3DH … en 30 CH ou 200K, si hypersensibilité aux odeurs marquée. Utilisée depuis 1814, ce remède toxique est de manipulation difficile, car elle contient un alcaloïde purgatif : espacez les prises dès que possible !

Le cas typique appelant Colchicum est celui où le gonflement est rouge ou pâle, avec une sensibilité extrême au toucher, une tendance à se déplacer d’une articulation à l’autre et des douleurs qui s’aggravent au moindre mouvement. Si les symptômes généraux d’une grande prostration du système musculaire et de ballonnements abdominaux sont présents, le colchique est le remède. Des symptômes gastriques et des complications cardiaques caractérisent également. Les douleurs sont violentes, le patient ne supporte pas qu’on touche les parties ou qu’on s’approche de lui. Le patient Colchicum est susceptible d’être extrêmement irritable.

  • Antimonium crudum … surtout des petites articulations, après bains froid ou abus alimentaire
  • ou Nux vomica … après abus de boissons alcoolisées
  • Apis mel. (hg) … œdème translucide, amélioré par les applications froides, pas soif.
  • Bryonia alba … vive inflammation, aggravée au toucher et au mouvement, soif ++
  • Ledum palustre (al) … frileux qui craint la chaleur. Sédiments urinaires rougeâtres. Remède de douleurs goutteuses du gros orteil et de la cheville, aggravées au froid. Le gros orteil est enflé,  douloureux en marchant, aggravé à la chaleur, la pression et le mouvement. Il a aussi des nodosités goutteuses dans les articulations, il diffère de Bryonia en ayant un épanchement peu abondant au lieu d’un épanchement abondant. Ledum est également utile après un abus de Colchicum. C’est peut-être le premier remède à utiliser lorsque le malade vient de mains allopathiques, ayant reçu de fortes doses de Colchicum, qui est un remède produisant une grande faiblesse musculaire.

Plus rarement :

  • Eucalyptus (as) … tophi de goutte sur les articulations du métatarse.
  • Formica rufa (ac) … douleurs erratiques, aggravées au froid.
  • Rhododendron (na) … aggravé avant l’orage.

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GOUTTE  Les remèdes de la crise

En complexes CHU —> Colchicum comp. 30K  …    la crise de goutte

  • Colchicum (as) … l’arthralgie typique (avec hypersensibilité aux odeurs)
  • Lithium benzoïcum (al) … l’acide urique
  • Bryonia alba (ph) … l’inflammation douloureuse

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Homéopathie complexiste : Ledum Complexe n° 10 et 81 (lab. Lehning)

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2/ La lithiase rénale urique

La lithiase rénale ou calculs rénaux a une prévalence de 6 à 21 % selon les régions du monde. Il existe différents types de calculs rénaux. Ceux composés de sels de calcium et, notamment, d’oxalate de calcium représente environ 80 % des cas. Les calculs d’acide urique sont moins courants et représentent 10 à 15 % des cas. Ils sont fortement associés aux habitudes alimentaires ainsi qu’au syndrome métabolique, au diabète et à l’obésité. Ils affectent plus fréquemment les hommes et ont un fort taux de récidive. Globalement, sans traitement ni modification de l’alimentation, ils réapparaissent dans les cinq ans.

La principale cause de développement de calculs rénaux d’acide urique, qui correspond à la cristallisation de ce dernier, est la sursaturation de l’urine. Mais de nombreux facteurs importants interviennent également. Ainsi, par exemple, un pH urinaire en-dessous de 5,5, diminue la solubilité de l’acide urique. Les patients présentant des calculs rénaux ont effectivement un pH urinaire plus bas que celui de personnes en bonne santé. D’un autre côté, de nombreux individus en bonne santé peuvent avoir également un pH urinaire en dessous de 5,5 et une forte concentration d’acide urique sans pour cela avoir de calculs. Cela veut dire que d’autres facteurs entrent en jeu.

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La lithiase rénale précède l’arthrite dans 40% des cas !

  • Calcarea carb. 200K … traitement de base de la lithiase urique (= 20% des cas de calculs).
  • Lycopodium (al) … insuffisance hépato-rénale, douleurs rayonnantes, sédiment rougeâtre
  • ou Berberis (al) … lithiase gauche, ou Lithium benzoicum (al)

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De récentes recherches indiquent que la théobromine est capable d’inhiber la cristallisation de l’acide urique, suggérant qu’elle pourrait être utile pour prévenir les calculs. De plus, elle est excrétée dans les urines à une concentration similaire à celle nécessaire à l’obtention de cet effet préventif. Le cacao et les produits qui en dérivent comme le chocolat sont particulièrement riches en théobromine. La consommation de caféine peut également provoquer l’excrétion de théobromine. Environ 11 % d’une dose de caféine absorbée par voie orale est, en effet, excrété sous cette forme.

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3/ Le traitement de fond :

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Les récidives sont la règles, les crises se modifient, deviennent plus sévères, plus prolongées, pouvant toucher plusieurs articulations. Or, un tiers des patients seulement reçoit un traitement classique : Allopurinol (mais 5% d’effets secondaires digestifs, 2% d’éruptions), Febuxostat …

  • Sulfur … crises alternantes et périodiques (pb. associée : obésité, diabète, HTA …)
  • + Nux vomica ou Urtica urens (s) en période inflammatoire
  • Sepia (mg) … stase digestive et mauvais retour veineux
  • Causticum … patient « sec », vieilles arthropathies avec déformations et ankylose
  • + Sarsaparilla (am) 4 ou 5 ch
  • s’aggravant en … Ammonium mur., Manganum, Thuya occ. (infiltré), Kalium carb

Un nosode (forme chronique) : Psorinum

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La goutte chronique tophacée est devenue très rare, les articulations les plus touchées sont les mains, les pieds et les genoux. Les radiographies associent géodes, déminéralisation et ostéophytose marginale.

  • Benzoïcum acid. … « le goutteux maigre » : céphalées alternant avec des douleurs articulaires métastatiques. Urines brunes et malodorantes. Douleurs pires aux périodes d’oligurie. Remède de la pharyngite goutteuse ++ (aussi Ammonium benzoïcum)
  • Lithium carb. (al) … douleurs aggravées le matin, améliorées lors d’un mouvement continu. N’urine que quand il boit, sédiments urinaires bruns, petites nodosités articulaires.
  • Ammonium phosphoricum, remède utile dans la goutte constitutionnelle où il y a des nodosités dans les articulations. pour les cas chroniques où il y a des dépôts de concrétions d’urate de soude dans les articulations et les mains se déforment. 
  • Aussi parfois : Sabina (na)… nodosités goutteuses des orteils, Staphysagria (na)… arthrite goutteuse, Uricum acidum

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Instituer bien sûr un régime pauvre en purines : gibiers, abats, charcuterie et viandes jeunes (veau), poissons, crustacés et coquillages ++

Comme le dit la tradition :  « la goutte est la maladie des pécheurs et des chasseurs !« 

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Proposer une cure thermale et eaux de boisson :

  1. En crise = Vittel ou Vichy
  2. Si lithiase = Capvern ou Evian

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Les BNS permettront, là aussi, de faire la part des responsabilités/souffrances des différents organes. De plus le profil vous indiquera les plantes diurétiques et hypo-uricémiantes les plus efficaces : Glechoma hederacea (mg), Lamium album (mg), Lampsana communis (k)…

Si vous souhaitez réaliser un BNS12 ou 24, cliquez sur ce lien : www.mybiobox.com

www.crisedegoutte.fr … actualités de la maladie goutteuse

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Il existe des « pseudo-gouttes » :

La chondrocalcinose est une arthropathie par dépôt de pyrophosphate de calcium (PPC). Elle est rare avant 50 ans, mais touche 20 % des sujets de 80 ans. Il existe dans des populations plus jeunes de rares formes familiales, liées à des mutations du gène ANK. Plusieurs affections métaboliques peuvent être associées à la chondrocalcinose, ainsi l’hyperparathyroïdie (x3), l’hypercalcémie familiale idiopathique, l’hémochromatose, l’hypomagnésiémie (syndrome de Gitelman).

Le diagnostic est le plus souvent radiographique : trait radio-opaque bordant l’os sous-chondral, l’atteinte est bilatérale symétrique (épaules, poignets, chevilles et articulations métacarpo-phalangiennes). L’accès est habituellement mono-articulaire et touche surtout le genou ou le poignet. Parfois, la maladie prend la forme d’une polyarthrite chronique. Une hyperparathyroïdie ou une hémochromatose doivent être recherchées (5 % des cas). A traiter par le « Dissolvurol » (Silice colloïdale) ou les sels et plantes du BNS.

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Le rhumatisme apatitique est une arthropathie par dépôt péri-articulaire de phosphate de calcium (apatite). Elle accompagne un trouble de la minéralisation (insuffisance rénale, hyperparathyroïdie, hypervitaminose D, diabète, sclérodermie … et s’exprime le plus souvent sous forme d’une PSH calcifiante.

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Pensez aussi à une possible hémochromatose (asthénie + arthralgies chroniques).

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