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Le surpoids ?

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Aujourd’hui, il n’y a pas un journal grand public qui n’ait sa rubrique « Nutrition ». La consommation de produits diététiques a été multipliée par 100 en vingt ans ! De vrais solutions existent pourtant, sans se priver du « plaisir de manger », mais à conditions d’éviter les trois écueils qui font encore trébucher la majorité des candidats à la perte de poids.

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Que vous soyez patient ou praticien, cet article a pour but de vous éclairer sur les avancées les plus récentes de la nutrition et de mettre à votre disposition les nouveaux outils appliqués à la réduction du surpoids.

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AVANT-PROPOS

Lors de la formation médicale universitaire, le problème des troubles alimentaires était évoqué en deux ou trois journées de cours (on y parlait beaucoup de biochimie). On évoquait à peine les différences de vécu des obèses, des anorexiques et des boulimiques. Le problème du surpoids était pudiquement éludé derrière l’affirmation qui consiste à dire que « pour maigrir, il suffit de réduire sa ration alimentaire …« !

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Or, le surpoids constitue actuellement une véritable « épidémie » dans tous les pays développés (20 à 30% de la population), sans que les classiques, qui proposent des solutions qui pourtant semblent logiques, ne puissent afficher de succès notables (environ 10% seulement de normalisation à long terme). Le problème est important : le surpoids est une maladie chronique qui, en plus du préjudice esthétique, induit une surmorbidité métabolique et cardio-vasculaire : ces patients présentent trois fois plus de dyslipidémies, quatre fois plus d’hypertension artérielle et neuf fois plus de diabète gras que les sujets de corpulence normale. Le « syndrome métabolique » est maintenant une évidence biologique (cf. le rôle de la Leptine sécrétée par la graisse abdominale, qui interfère avec l’insuline et a un effet anti-dépresseur).

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L’histoire a commencé pour moi lorsqu’en 1987, il reçoit un coup de téléphone d’un confrère canadien de passage en Europe. Celui-ci, direct, lui demanda « Comment il s’y prenait pour faire maigrir ses patients ?« . Ma réponse le fit sourire : « Vous êtes très mauvais, annonça-t-il froidement, venez donc à notre réunion dans quelques jours et vous verrez comment il faut faire« . C’est ainsi que la curiosité lui fit rencontrer ce canadien, sûr de lui, à une soirée de présentation de la «diète protéinée». Ce premier contact le laissa littéralement halluciné : les cassettes vidéos qui étaient présentées montraient de petites « cliniques de jour », recevant quotidiennement de gros obèses (jusqu’à 300 kg et plus). On leur fournissait (sous surveillance biologique et psychologique) une alimentation très basses calories (environ 600 Kcal./jour) hyperprotéinée et l’on observait une perte de poids rapide qui pouvait atteindre jusqu’à 200 Kg en un an ! Il est bien clair que chez les sujets de 300 kilos en ayant perdu 200, le régime se terminait par une chirurgie cutanée, tant l’excès de peau était important par endroits !

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C’était tellement différent de tout ce qu’il avait entendu jusqu’à présent et qui ne marchait de toute évidence pas, qu’il essaya tout de suite. Ses patients prenaient docilement les sachets de protéines proposés et perdaient de la masse grasse sans trop d’effort. A l’arrêt du traitement, pour peu qu’ils se montrent raisonnables, ils ne regrossissaient pas ! C’était incroyable …

Puis survinrent quelques difficultés qui l’obligèrent à améliorer son approche, tant sur le plan de l’appréciation biologique des contre-indications (réelles ou relatives), que des résistances psychologiques (évaluation et maintien de la motivation). Il eu alors l’occasion de travailler de nombreuses années au sein de diverses équipes médicales en France puis en Suisse, et de profiter de l’expérience de confrères éminents comme T. TRANCHANT, M. LAROCQUE, A. BOULIER et de beaucoup d’autres … Mais également d’approfondir sa réflexion personnelle grâce à l’abord psychologique de son épouse Françoise, comme d’en découvrir des aspects biochimiques méconnus avec l’équipe du Laboratoire des BNS.

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Ces dernières années, la connaissance scientifique des troubles de l’alimentation a subi des révolutions successives, grâce aux outils diététiques, biologiques, biophysiques, informatiques et psychologiques que nous avons tous à présent, à disposition. Les résultats du suivi des personnes en surpoids dépassent à présent 80% de réussite (et maintient sur quatre années à un poids physiologique, cf. une récente étude de cohorte nord-américaine).

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C’est cette expérience clinique que nous allons vous transmettre, afin d’approfondir, mais aussi de simplifier, votre vision de la question. Avant de vous lancer dans l’aventure d’une perte (rapide et durable) de poids, vous devez comprendre les différents aspects du problème, afin d’agir le plus simplement et le plus physiologiquement possible.

Que vous soyez patient ou praticien, ce article est un outil de réflexion. Les vraies solutions au surpoids sont simples, mais elles doivent être personnalisées. Nous vous exposerons les deux « régimes solutions », que vous pourrez alterner selon les désirs et besoins :

« Quel régime voulez-vous suivre ? ».

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Pour réussir dans cette aventure, vous utiliserez quelques outils bien connus :

  • un mètre de couturière (surveillance des tours de taille et de hanches),
  • une balance de cuisine (pour peser certaines rations),
  • les sachets protéinés d’un fabriquant de confiance et les conseils d’un praticien ami (pour l’objectivité des choix et l’accompagnement personnalisé au changement de vos habitudes alimentaires et d’activité physique).

Vous aurez aussi à votre disposition pour cette mission, trois « armes secrètes » :

  • une balance impédancemétrique, qui en révélant votre % de « masse grasse », va éclairer et recentrer vos efforts sur la perte réelle de graisses,
  • des profils biologiques BNS / BNT et IMUPRO (si nécessaire) qui vont mettre en avant, dans une approche psychosomatique, les obstacles métaboliques/psycho-émotionnels que vous aller devoir affronter,
  • et enfin un programme informatique qui, jour après jour, surveillera vos progrès, tout en vous laissant la bride sur le cou quant à vos goûts.

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« Si tu es malade, recherche d’abord ce que tu as fait pour le devenir » Hippocrate

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Alors que notre société véhicule depuis cinquante ans des modèles sociaux et culturels où les idéaux de minceurs et de forme physique tiennent une large place, la prévalence de l’obésité et des troubles du comportement alimentaire ne cessent d’augmenter. Son impact sur la santé est sous-estimé, son coût pour la collectivité sous-évalué. De plus, le surpoids augmente significativement un grand nombre de pathologie (HTA, néphropathies, risques chirurgicaux ….).

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Le surpoids, se définit par un « indice de masse corporelle » (IMC, ou BMI en anglais), touche un adulte sur cinq dans notre pays.

IMC = Poids (en Kg.) / Taille² (en m.)

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Cet indice est considéré comme correct en Europe entre 20 et 25 (50% des européens). A partir de 25 on parle de «surpoids» (25% des sujets), à partir de 30 d’obésité vraie (7% des sujets). Les obésités graves dépassent 40 (3%). A l’inverse, la « minceur » est à 19 et la « maigreur » à 17 (les mannequins sont à 18 environ). 15% des européens ont un IMC inférieur à 20…

De nombreuses femmes se sentent « grosses », or si leur IMC est normal, les professionnels envisagent une distorsion de l’image du corps …

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L’obésité n’est pas une entité nosologique, c’est un symptôme adaptatif multifactoriel dans son déterminisme, sa présentation et son évolution. Les causes de la dysrégulation pondérale sont donc multiples. Le rôle de l’hérédité ainsi que le rapport à l’environnement (la sédentarité, l’abondance alimentaire, le stress, etc …) peuvent perturber cette régulation. Il s’ensuit une cascade d’anomalies métaboliques, humorales et comportementales qui interagissent pour pérenniser le trouble. La masse graisseuse (aux fonctions hormonales encore mal connues) augmente la résistance du sujet à l’insuline, ce qui induit un hyperinsulinisme qui augmente la faim et facilite la prise de poids !

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La psychanalyse considère donc le symptôme obésité comme une tentative de remédier à la souffrance de la différentiation : l’obèse « absorbe le monde » pour ne faire qu’un avec lui, ce faisant, il nie l’altérité en satisfaisant son oralité pour remplir un vide structurel ! On peut observer alors :

1/ des manifestations d’oralité excessive (« absorber l’autre » pour être à la fois complet, repu, satisfait), les sujets obèses sont particulièrement susceptibles aux conflits émotionnels, aux frustrations (en MTC = Foie),

2/ dont la cause est à rechercher au niveau narcissique (trouble de la différentiation : soi/ non-soi), en conséquence, l’image du corps est dévalorisée (en MTC = Poumon),

3/ dont une conséquence est un désordre émotionnel avec anxiété (peur de l’autre) et dépression (en MTC = Rein).

4/ une autre est la balance négative de l’image de soi sur soi, de l’autre sur soi, de soi sur l’autre : le « narcissisme de base » n’est plus alimenté (en MTC = Cœur), cf. adolescents et personnes âgées).

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D’où passage à la chronicité et pérennisation des mécanismes de défense. On observe alors des patients inadaptés (remise en question des statuts et des rôles sociaux) qui se complaisent qu’avec les « autres que soi » (cf. le « bon gros », ex.: le chanteur Carlos).

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La pratique clinique quotidienne des « histoires pondérales » retracées de ces patients démontre cette problématique, avec un comportement alimentaire qui peut prendre trois aspects :

  1. – l’hyperphagie prandiale, par augmentation de la sensation de faim,
  2. – les prises extra-prandiales (grignotage), sans véritable sensation de faim,
  3. – le comportement restrictif, avec épisodes de goinfrerie (sensation de perte de contrôle).

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Il est aussi intéressant de rechercher les bénéfices secondaires liés à l’obésité. Celle-ci peut en effet être utilisée dans le système relationnel du patient : refus de la sexualité, autopunition, entretien d’un mode de pensée magique, immature, permettant une projection dans un avenir idéalisé : « Quand j’aurai maigri … » (on ne peut en effectivement changer que si on s’imagine autrement : l’obèse se rêve mince, mais il ne se voit pas mince). L’ensemble de ces bénéfices explique sans doute le fait que le taux de suicide des obèses soit plus faible que dans la population générale.

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La contrainte représentée par le régime hypocalorique peut être supérieure à celle de l’excès pondéral. Les cycles successifs alternant restrictions et excès alimentaires vont renforcer les sentiments d’échec et d’impuissance du sujet vis-à-vis de ses possibilités de contrôle pondéral.

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Il faut rechercher systématiquement les antécédents familiaux (le diabète, surtout si le poids de naissance est supérieur à 4 kg.), et personnels : alimentation maternelle (le sein empêche le forçage), métaboliques (goutte, hormonothérapie …), psychologiques (phases d’anxiété ou de dépression) et l’histoire alimentaire de l’individu. Il existe d’ailleurs une extrême personnalisation des goûts et des aversions alimentaires, en qualité, en quantité et en rythme des repas. De même, l’état des fonctions organiques d’assimilation, d’exonération (constipation, usage de laxatifs) et d’épuration (troubles des règles et problèmes urinaires) est très variable selon les individus et d’une saison à l’autre.

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La répartition des masses graisseuses est également singulière : prédominant à la partie supérieure du corps et au ventre (androïde), ou au contraire localisée autour des hanches (gynoïde), elle est parfois paradoxale : maigreur de la partie supérieure du corps et masses cellulitiques du bassin et des cuisses. Il faudra aussi vérifier l’existence d’obstacles mécaniques au retour veineux et lymphatique (mauvais appui plantaire, anté ou rétroversion du bassin …).

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Les drogues légales (alcool, tabac, excitants ou tranquillisants …), les inutiles « gélules amaigrissantes » (contenant diurétiques, amphétamines, extraits thyroïdiens …) aggravent rapidement le problème. Le poids, le cholestérol et surtout les triglycérides augmentent sous corticoïdes et oestro-progestatifs qui se révèlent diabétogènes chez les sujets prédisposés. Il faut même se méfier de certaines « eaux minérales » très chargées en sels bicarbonatés calciques (ex. : Contrexéville) ou sodiques et fluorées (ex.: Badoit) qui après avoir provoqué une réaction de diurèse (salutaire) de 3 à 5 jours, surchargent la fonction rénale et peuvent entraîner des prises de poids !

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On peut grossièrement diviser les doctrines « régimes » en trois camps …

1/ Les « classiques » qui diabolisent les calories, avec comme conséquence un rejet des matières grasses (car ce sont elles qui apportent le plus de calories par gramme). C’est la doctrine de nombre de diététiciens universitaires. Mais, si le calcul des calories ingérées est essentiel dans un régime amaigrissant, ce n’est qu’un des paramètres du problème.

* Si le régime est trop restrictif, la chute de poids, nette en début correspond essentiellement à l’élimination d’eau. Le manque relatif de glycogène provoque – par contre – très vite une sensation de faim, de fatigue et d’angoisse que tous les habitués des régimes connaissent bien.

* Si le régime est peu restrictif, il est mieux supporté, mais la perte de poids est alors minime (quelques centaines de grammes par semaine) et le sujet se lasse vite !

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2/ Ceux au contraire, qui considèrent que l’hyperinsulinisme sous-tend la plupart des obésités et que ce sont les glucides qui doivent être sévèrement réduits. La cétose est alors recherchée, car elle coupe l’appétit et dynamise le patient. C’est l’approche utilisée par les tenants de la « diète protéinée ». La plupart du temps efficace, cette approche fonctionne mal lorsqu’il s’agit de retrouver une alimentation équilibrée : certains patients retrouvant vite leur déséquilibre glucidique et leur problématique psychologique antérieure (MTC : sucres = Rate = mémoire / idées fixes). D’autant qu’il existe deux autres façons de « se sucrer » : la peur (MTC = Rein) et la colère (MTC = Foie), qui par la décharge d’adrénaline déclenchée, modifient l’équilibre insulinique.

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3/ Les abords « philosophiques », qui préconisent

  • soit une restriction de certains aliments protéinés (végétariens, végétaliens …),
  • soit l’interdiction de certaines associations alimentaires (Oshawa, Shelton …),
  • soit limitant les modes de choix et de présentation des aliments (crudivorisme, Kousmine …).

La « méthode Montignac », qui a encore le vent en poupe, sous différentes appellations, associe les principes du « régime dissocié » de Shelton avec ceux de la « carence glucidique » de Atkins. Ces régimes « auto-prescrits » ne limitent que peu les quantités, ils restreignent les choix. Leur gros avantage est de réduire l’appétit, leur risque est de favoriser des carences ou une hyperlipémie préexistante.

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