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Le système tégumentaire

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La peau est un organe qui recouvre entièrement l’organisme. Chez l’adulte, elle représente environ 7% de la masse, et sa superficie totale est d’environ 1,75 m2. En plus de recouvrir la surface externe de l’organisme, elle se transforme en muqueuses qui tapissent les systèmes respiratoire, digestif et uro-génital à leurs orifices, bouche, nez, urètre et vagin.

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La peau et ses structures complémentaires, poils, ongles et glandes, constituent le système tégumentaire.

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La peau se compose de deux couches principales, une couche superficielle de cellules épithéliales, l’épiderme, et une couche profonde de tissu conjonctif dense non orienté, le derme. Le derme se relie au fascia sous-jacent des muscles à l’aide d’une couche de tissu conjonctif lâche, l’hypoderme ou tissu sous cutané. A plusieurs endroits, de la graisse se dépose dans ce tissu conjonctif et forme du tissu adipeux.

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PeauTéguments

EPIDERME

L’épiderme se forme à partir de l’ectoderme de l’embryon. A la naissance, il se compose de plusieurs couches de cellules squameuses formant le tissu épithélial pavimenteux stratifié. Il est mince, ne dépassant pas 0,12mm d’épaisseur. Sur les plus sollicitées (paumes et plantes des pieds), il est plus épais. Une friction continue au même endroit peut conduire à la formation de callosités (cors, durillons, oignons).Sur une section de peau épaisse, on distingue 4 couches ou strates, là où la peau est plus mince, on n’en distingue que deux.

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Nutrition de la peau

L’épiderme ne comportant pas de vaisseaux sanguins les cellules vont se nourrir à partir des capillaires sanguins du derme. Cependant, les mitoses successives dans la couche la plus profonde de l’épiderme (stratum germinativum) repoussent les cellules vers la surface de sorte que celles ci meurent.

Leur cytoplasme est alors graduellement remplacé par de la kératine, caractéristique des cellules de la couche superficielle de l’épiderme.

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Couleur de la peau

Elle dépend de trois facteurs :

  1. La présence et la distribution de la mélanine, pigment noir produit par les mélanocytes. Elle est présente en plus grande quantité chez les gens de race noire que chez les gens de race blanche. Par contre les individus albinos ont une incapacité héréditaire à synthétiser la mélanine.
  2. La présence dans l’épiderme d’un pigment jaune, le carotène, dont la quantité est relativement constante chez tous les individus.
  3. Un changement dans le volume sanguin ou dans la quantité d’O2 transporté par le sang dans les capillaires du derme entraîne des modifications importantes de la couleur de la peau. (rougeur/cyanose)

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DERME

Encore appelé chorion, il est formé de tissu conjonctif dense non orienté, renfermant de nombreuses fibres de collagène et quelques fibres de réticuline élastique. Contrairement à l’épiderme qui se compose à partir de l’ectoderme embryonnaire, il se développe à partir du mésoderme, comme les os et les muscles. Il se compose de deux couches distinctes, la couche papillaire et la couche réticulaire, et renferme des vaisseaux sanguins et lymphatiques, des nerfs, des glandes spécialisées et des récepteurs sensitifs.

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HYPODERME

Bien que ne faisant pas partie de la peau, il est important car il relie la peau aux structures sous-jacentes. Il est constitué de tissu conjonctif lâche comportant souvent des cellules adipeuses entre ses fibres. On appelle aussi ce tissu le tissu sous cutané.

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GLANDES CUTANEES

Les plus répandues sont les glandes sébacées et les glandes sudoripares. Les glandes cutanées se développent à partir d’invaginations de l’ectoderme. Ces invaginations se transforment en tubes évidés qui croissent et se prolongent dans le derme pour former les glandes cutanées.

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Glandes sudoripares

Elles sont réparties sur toute la surface de l’organisme, à l’exception des lèvres, des mamelons et de certaines parties de la peau des organes génitaux. Les glandes sudoripares typiques sont des glandes tubuleuses simples, enroulées dans le derme. Ce sont des glandes mérocrines, c’est à dire des glandes qui libèrent seulement leur produit de sécrétion.

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Lorsqu’elles sont stimulées par les fibres du système nerveux sympathique, elles sécrètent une solution aqueuse de NaCl comportant des traces d’urée, de sulfates et de phosphates. La production de sueur dépend de différents facteurs comme température et humidité ambiante, activité physique et diverses situations entraînant un stress.

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Les glandes sudoripares situées au niveau des aisselles, autour  de l’anus, sur le scrotum et sur les grandes lèvres de la vulve, sont plus volumineuses et se prolongent dans le tissu sous cutané. Ce sont des glandes apocrines, c’est à dire des glandes qui libèrent leur produit de sécrétion et une partie de leur contenu cellulaire. Par conséquent, leur sécrétion est plus épaisse et plus complexe que la sueur. Elles sont libérées dans le follicule pileux et non pas à la surface de la peau.

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Sébacées

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Glandes sébacées

La majorité d’entre elles se développent à partir des follicules pileux  dans lesquels elles libèrent leur sécrétion, le sébum, substance huileuse et riche en lipides qui longe les follicules pileux pour atteindre  la surface de la peau. Le sébum sert à huiler la peau et les poils, les empêchant de se dessécher. Il contient également des substances toxiques pour certaines bactéries.

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Stimulées par les hormones sexuelles, notamment la testostérone, les glandes sébacées sont particulièrement actives pendant l’adolescence. Si les sécrétions s’accumulent dans le conduit de la glande, il se forme un bouton. Si le sébum s’oxyde, il noircit et produit un point noir. Elles sont absentes de la plupart des régions sans pilosité. Sur le plan fonctionnel ce sont des glandes holocrines, c’est à dire qu’elles libèrent leur produit de sécrétion et tout le contenu cellulaire. Sur le plan anatomique, la majorité d’entre elles sont des glandes alvéolaires simples, bien que quelques unes soient des glandes alvéolaires composées, comme les glandes de meibomius des paupières supérieures.

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Chaque centimètre carré de peau comporte environ 100 glandes sudoripares, 15 glandes sébacées, 230 récepteurs sensoriels, des vaisseaux et des nerfs. Un demi million de cellules meurent et se renouvellent continuellement. Les poils et les ongles sont composés de kératine.

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POILS

Ils sont présents sur presque toute la surface du corps, les parties sans pilosité étant les lèvres, les paumes des mains, la plante des pieds, les mamelons et les parties génitales externes. La croissance du poil est assurée par les mitoses successives des cellules épidermiques situées à la base du follicule pileux. Le poil est essentiellement fait de cellules kératinisées disposées en colonnes. La racine du poil loge dans le follicule pileux, tandis que la tige en est la partie visible à la surface de la peau. De l’intérieur vers l’extérieur, le poil se divise en trois couches

  1. La médulla,
  2. Le cortex
  3. La cuticule. Toutes ces cellules sont, de manière différente, fortement kératinisées.

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Les follicules pileux et les poils forment un angle oblique par rapport à la surface de la peau. Le muscle arrecteur du poil est un muscle dont la contraction abaisse le point d’insertion du poil, obligeant ce dernier à ce redresser. Ce qu’il fait en faisant saillir la peau adjacente. L’ensemble de ces renflements de la peau constitue ce qu’on appelle la chair de poule.

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ONGLES

Sur la surface dorsale des phalanges distales des doigts et des orteils, les deux couches externes de l’épiderme, le stratum corneum et le stratum lucidum sont très kératinisés et forment les ongles.

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FONCTIONS DU SYSTEME TEGUMENTAIRE

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PROTECTION

La peau constitue une barrière contre l’invasion des microorganismes et diverses substances étrangères, y compris l’eau. Elle protège aussi contre les rayons ultraviolets et réduit la perte d’eau dans le milieu ambiant. un mince film de liquide acide, au pH de 4 à 6,8 recouvre la peau et joue un rôle antiseptique et bactériostatique qui retarde la croissance des microorganismes. En réponse à un traumatisme répété, le stratum corneum de l’épiderme s’épaissit et forme, dans les cas extrêmes, des callosités.

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THERMOREGULATION

Lorsque la température ambiante est élevée, ou pendant une activité musculaire intense, la température de l’organisme reste presque normale, car la déperdition calorifique est facilitée de deux façons.

D’une part la dilatation des artérioles du derme amène un plus grand volume sanguin à la surface de l’organisme, de sorte que plus de chaleur interne passe, par rayonnement, au milieu ambiant.

D’autre part, l’augmentation de l’activité sécrétrice des glandes sudoripares, suivie de l’évaporation de la sueur, facilitée par le refroidissement de la peau. Dans la situation opposée, le corps conserve sa chaleur par la contraction des artérioles du derme ce qui diminue le volume sanguin, et par la réduction de l’activité sécrétrice des glandes sudoripares.

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EXCRETION

De petites quantités de déchets azotés et de chlorure de sodium contenues dans la sueur sont excrétées à la surface de la peau. Le volume et la composition de la sueur varient selon les besoins de l’organisme.

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SENSATION

Les terminaisons nerveuses et les récepteurs sensitifs présents dans la peau recueillent des informations du monde extérieur. Des stimuli, variations de température, toucher, pression, ou choc douloureux excitent des récepteurs sensitifs. Ceux ci transmettent alors un message au système nerveux central qui décide de la réaction appropriée. Celle ci peut être simple et automatique comme le retrait de la main d’une situation représentant un danger, ou plus complexe, comme la décision de s’habiller chaudement parce qu’il fait froid.

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PRODUCTION DE VITAMINE D

Sous l’action du soleil ou des ultra violets un des stérols de la peau est modifié en vitamine D3 qui facilite l’absorption du calcium et du phosphate des aliments ingérés et diminue l’excrétion du phosphate par les reins.

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ASPECTS CLINIQUES

L’importance du rôle protecteur de la peau est mise en évidence par l’abondance de micro organismes qui vivent sur une peau saine. L’invasion survient seulement lorsque la peau est endommagée. Les microorganismes peuvent survivre en se nourrissant des sécrétions des glandes sudoripares et des glandes sébacées. Champignons, levures et bactéries vivent sur la peau. Les bactéries, les plus fréquentes, se présentent sous deux formes, bâtonnets et sphères, qu’on appelle coques. La plupart des coques sont inoffensifs, rappelons cependant que le staphyllococcus aureus peut être responsable de boutons, furoncles et autres infections plus graves.

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Voici quelques unes des infections cutanées les plus fréquentes :

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ACNE

Une bactérie en forme de bâtonnet est responsable de cette infection. Cette bactérie entraîne une hypersécrétion des glandes sébacées qui provoque alors la formation de boutons, comédons et pellicules. L’acné est plus fréquente lors de la puberté en raison des modifications hormonales se produisant durant cette période. Plus tard la peau s’adapte au taux élevé d’hormones et l’acné disparaît.

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VERRUES

Une infection virale de la peau, fréquente chez les adolescents et les jeunes adultes est responsable des verrues.

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PSORIASIS

Sa cause est inconnue. Le psoriasis se présente sous forme de petites élévations de plaques rouge brun recouvertes d’écailles argentées. Lorsque les lésions sont grattées, de petites hémorragies se produisent au niveau des papilles du derme.

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HERPES SIMPLEX

L’herpès simplex se produit lorsqu’un virus, jusqu’alors inactif sur la peau et les muqueuses devient actif et forme des amas d’ampoules aqueuses. Il apparaît surtout sur les lèvres et les parties génitales et survient par poussées de manière récurrente.

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HERPES ZOSTER (ZONA)

Atteint toujours un hémi thorax, cette spécificité en assure le diagnostic différentiel. Le zona est toujours très douloureux et frappe des personnes ayant été infectées par le virus de la varicelle.

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CANCER

Le cancer de la peau est une tumeur maligne développée aux dépens des cellules de la peau. On distingue les épithéliomas dérivant du tissu épithélial, les mélanomes développés à partir de cellules naeviques, et les sarcomes à partir du tissu conjonctif.

Plus rares, les sarcomes et les métastases cutanées sont généralement la manifestation d’autres cancers profonds. Enfin, les hémopathies malignes peuvent proliférer dans le tissu cutané, comme par exemple dans le sarcome de Kaposi :

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Kaposi

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BRULURES

Il existe trois degrés de brulures selon leur importance. Dans les brulures au premier degré seules les couches de l’épiderme sont endommagées. Dans les brulures au deuxième degré, le derme est atteint. Dans les brulures au troisième degré l’épiderme et le derme sont si gravement atteints que la régénération se fait à partir de la périphérie.

Dans tous les cas, les brulures entraînent une perte importante de l’eau présente dans les tissus, et de plasma sanguin. Cette perte de liquide s’accompagne d’une perte de protéines ce qui perturbe l’équilibre osmotique et d’une diminution des sels ce qui peut provoquer un déséquilibre osmotique.

Une déshydratation, un mauvais fonctionnement des reins, un choc et un risque plus élevé d’infection microbienne peuvent résulter d’une brulure.

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EFFETS DU VIEILLISSEMENT

Avec l’âge, la peau devient plus mince, ridée. Voici les 5 principaux effets du vieillissement :

  1. augmentation de la perméabilité du stratum corneum
  2. épaississement des fibres de collagène du derme et perte de leur élasticité
  3. diminution progressive des graisses dans le tissu sous cutané
  4. diminution du nombre et de l’activité des glandes sudoripares, sébacées et poils
  5. tendance à l’atrophie des mélanocytes (cheveux qui grisonnent et peau tachetée)
  6. Enfin, la peau qui a été exposée au soleil trop souvent vieillit plus rapidement (élastose solaire) et est plus sujette aux cancers cutanés.

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