Print Friendly, PDF & Email

Les différents types d’obésité

.

L’enkystement des préjugés médicaux, c’est ce que dénonçait déjà Claude Bernard dans sa fameuse « Introduction à l’étude de la médecine expérimentale ». Malheureusement, nous en sommes toujours là !

.

.

L’excès alimentaire et le manque d’exercice sont certes des facteurs essentiels de l’obésité, mais les dysrégulations psychologiques, hormonales et métaboliques (dans laquelle l’insuline joue un rôle essentiel) sont à prendre en compte pour chaque cas. Afin d’aller plus avant dans la compréhension de ces mécanismes, nous devons comprendre que la graisse se dépose sur le corps en fonction du dérèglement qui la provoque signant la perte d’harmonie. De plus, tout excès de graisse a une histoire dont il est important de restituer les épisodes : date et circonstance d’apparition (stress, opération chirurgicale, infections chroniques ou polyvaccinations, prise médicamenteuse, puberté, grossesse, ménopause ou andropause), évolution du problème et antécédents familiaux d’obésité.

.

.

Le tissu adipeux est un organe de stockage de l’énergie, mais c’est aussi une glande endocrine qui parle sans arrêt à notre cerveau via l’hypophyse. Les adipocytes secrètent de nombreuses hormones et neuropeptides afin d’assurer son rôle dans les réactions d’adaptation :

  • La leptine est l’hormone de la satiété … c’est une adipokine qui ouvre (ou coupe) la faim et semble également jouer un rôle dans la biologie de la reproduction (fécondité).
  • L’adiponectine réduit l’augmentation de masse grasse, par oxydation musculaire des acides gras libres.
  • La résistine qui augmente avec la masse grasse abdominale, favorisant la résistance à l’insuline.
  • Le TNF-Alpha et l’Interleukine-6 qui limitent l’entrée des acides gras dans le tissu adipeux.
  • Des facteurs angiogéniques, des prostaglandines et de l’angiotensinogène (HTA)

.

.

Normalement, la lipogénèse et la lipolyse sont en équilibre. Cet équilibre peut être perturbé par les neurotransmetteurs : les Alpha-adrénergiques inhibant la lipolyse (Adénosine, Prostaglandines, peptide Y) et la Béta-adrénergiques (Adrénaline) la favorisant au contraire. Or leurs récepteurs ne sont pas harmonieusement répartis (12 fois moins d’Alpha-adrénergique dans le tissu adipeux profond).

.

Enfin, le tissu adipeux métabolise les hormones sexuelles (conversion des androgènes en oestrogènes), il est également très sensible aux autres hormones :

  • l’insuline et les oestrogènes, qui freinent la lipolyse et le cortisol, qui stimule la sécrétion d’insuline
  • l’hormone de croissance et les hormones thyroïdiennes favorisent la lipolyse.

.

L’obésité est-elle héréditaire ? Il existe des familles où presque tous les membres sont obèses. Le surpoids s’exprime d’autant plus facilement qu’il y a surabondance et déséquilibre alimentaire. L’alimentation « moderne », riche en sucres rapides, en graisses saturées, avec un rapport défavorable en acides gras Oméga 6/3 (tendance inflammatoire et résistance à l’insuline), trop de sel, d’alcool, de gluten et de produits laitiers … vont entrainer un état inflammatoire intestinal chronique, avec excès de perméabilité. Ce phénomène, observé avec une fréquence croissante ces 30 dernières années, va évoluer vers des intolérances alimentaires multiples (allergie semi-retardée de type 3) s’exprimant par des dyspepsies, une insulino-résistance, des dermites sèches et des états rhumatismaux qui font le lit d’affections auto-immunes graves ou d’un cancer (leur fréquence augmente avec l’IMC !).

.

.

Les médicaments ont souvent un rôle prépondérant : toutes les hormones interviennent, mais aussi les anti-inflammatoires (aspirine, AINS et cortisone), certains psychotropes, le fluor (hypothyroïdien), les anti-histaminiques et les statines … Les prébiotiques, la détoxication hépatique et l’éviction des agents perturbant la flore intestinale (avec pour conséquence dysbiose ou candidose) sont ici essentiels.

.

Une observation médicale attentive (rapport tour de taille sur tour de hanches >1 = hyperinsulinisme), la pratique d’un BNS (état métabolique et immunitaire, stress oxydatif, rapport Oméga6/3), parfois complété d’une évaluation des intolérances alimentaires (45% des patients, surtout : laitages, gluten, œuf, fruits à coques, fruits exotiques … NB. sur le même prélèvement que le BNS) et d’un profil hormonal salivaire, vont éclairer la situation. Ce PHS explore en effet le fraction libre (bio-disponible = 1 à 5%) que reçoivent les organes utilisateurs (problème des « modificateurs endocriniens » !) :

  • surrénales = cortisol, DHEA et testostérone (à corriger par vit. B, C et E + Zinc)
  • ovaires = oestrogènes et progestérone (syndrome prémenstruel et mastose ?)
  • testicules = testostérone (hypertrophie prostatique // surpoids)
  • thyroïde (iodémie salivaire) = T3+T4 (les dysthyroïdies étant fréquentes depuis la fluorisation).

.

Les quatre types de graisses :

1 – La graisse abdominale profonde (Terrain Vasculaire – Coeur) est l’élément clef du syndrome métabolique (20% de la population de 50 à 60 ans !) qui regroupe sept affections de survenue progressive = surpoids / diabète NID / HTA / hyperlipémie / goutte / microalbuminurie / thrombopathies. A ces pathologies classiques s’ajoute toujours une fatigue et un ballonnement digestif précoce. L’évolution est athérogène (mortalité cardiovasculaire x par 5 !). Les médicaments classiques de ces affections sont peu efficaces, seule la réduction du surpoids par un régime diabétique a prouvé son efficacité, en tenant compte des intolérances éventuelles. On pourra le compléter de phase de diète protéiné (10 jours par mois semble une durée optimale) surtout pour des raisons psychologiques. Le BNS sera globalement hyperfloculant.

.

.

2 – La graisse abdominale superficielle ou « graisse nerveuse » (Terrain Intoxiqué – Foie) est très rependue actuellement. Elle prédomine sur le devant de l’abdomen, de la région épigastrique au pubis. Elle est souple et froide. C’est la conséquence d’une vie de stress (adrénaline = hypoglycémie). On observe chez ces sujets des pulsions sucrées lors des périodes d’anxiété, une fatigue constante, des épisodes dépressifs et un ballonnement abdominal. La diététique devra être celle d’un régime de dystonie : sans sucres rapides, ni alcool ou excitants. Une barre protéinée enrichie au tryptophane pourra avoir un très bon effet. Le BNS de ces patient(es) sera dissocié.

.

.

3 – les cellulites localisées (Terrain Dystonique – Poumon), sur les membres (cuisses et bras) et la partie inférieure de l’abdomen (culotte de cheval). Ces patientes (femmes essentiellement) ont des troubles de la lipolyse par mauvaise régulation ovarienne et veineuse. L’aspect typique est la « peau d’orange », capiton qui peut évoluer jusqu’à des nodules graisseux de la taille d’une noisette (nécessitant la mésothérapie) puis d’une lipodystrophie résistante, violacée par endroit que seule la liposuccion pourra vaincre. Ce problème est héréditaire et souvent précédé d’engelures dans la petite enfance, elle apparaît à la puberté et évolue lentement en fonction des traitements hormonaux. Elle s’accompagne de varicosités.

.La restriction calorique ne l’améliore pas rapidement, on veillera cependant à proscrire les sucres rapides, l’alcool et le tabac (effets vasculaires). L’hyperlordose est fréquente, ainsi que les troubles de l’appui plantaire qui devront être corrigés (semelles, ostéopathie, gymnastique appropriée). Certaines plantes ont des effets objectifs, ainsi : les « vasculaires » (ex.: Centella asiatica, Ginkgo biloba ou Melilotus off.), les plantes activant la lipolyse (ex.: Citrus aurantium ou les algues …). Attention cependant, les plantes prises en quantité pondérale ont tendance à faire grossir (phythormones) !

.

Il faudra bien sûr régulariser les troubles hormonaux (hyper oestrogénie – relative – du syndrome prémenstruel, des mastoses ou de l’endométriose) et proscrire les « pilules ». Une supplémentation en acides gras Oméga-3 et anti-oxydants est indispensable. Souvent indiqué, les sels de Schüssler (ex.: Calcarea fluor., Natrum mur., Kalium sulf., Ferrum phos. et Silicea …) ont aussi un bon effet.

.

4 – la graisse du haut du corps (Terrain Déminéralisé – Rein), obésité plus masculine, induite par l’excès de cortisol. On la trouve sur le visage, le cou et le thorax, le bassin, le ventre et les membres sont épargnés. Localement, on observe une transpiration au moindre effort. La prise de poids est progressive et calquée sur les excès alimentaires, souvent induits par des périodes de stress (ex.: les repas d’affaires ?). La gestion du stress (cf. bilan des neuro-transmetteurs ?), l’arrêt des abus alimentaire (éthylisme mondain ?) ainsi qu’un programme de sport régulier en viendront à bout au début. Dans le cas contraire, une obésité graisseuse profonde s’installera. 

.

.

Si le surpoids est un phénomène de société de plus en plus répandu, nous avons à présent tous les outils pour une écoute dirigée, une exploration complète du phénomène et des solutions physiologiques adaptés à un suivi qui devra se prolonger parfois plusieurs années.

.

Bibliographie :

  1. MORON Jacques « La clef du poids » Robert Laffont 1974
  2. PANIZZA Didier « Stratégie pour maigrir » Marco Pietter éditeur, 2013 (Belgique)
  3. RUEFF Dominique « L’immuno-nutrition » (F.X. De Guibert, 2007)

Inscrivez vous à notre newsletter !

Vous appréciez les articles de notre site ?

Vous vous intéressez à la santé naturelle et à la médecine fonctionnelle ?

Laissez nous votre email pour recevoir toutes les semaines des articles, des infos et des conseils