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Les psychoses SCHIZOPHRENIQUES et le Syndrome d’Asperger

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La schizophrénie est décrite dans toutes les cultures. C’est la plus fréquente des psychoses, puisqu’elle représente environ 1 % de la population. Elle touche autant les hommes que les femmes, se déclenche surtout entre 15 et 25 ans. L’hérédité intervient dans la genèse de la maladie, le risque héréditaire est de 10 % avec un parent schizophrène et 50 % avec les deux parents.

alt                                                                                                                 Les essais thérapeutiques n’ont pas manqués !

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Il y a des différences entre les psychoses schizophréniques, mais elles ont un symptôme en commun : la « dissociation de l’esprit« . A tous les niveaux de la personne, c’est-à-dire dans tous les mécanismes intellectuels, l’affectivité, l’émotivité et la vie relationnelle.

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Les psychiatres distinguent des symptômes dits positifs, qui ne sont pas observés chez les personnes en bonne santé, et des symptômes dits négatifs, qui sont un affaiblissement de capacités psychologiques normalement présentes. Souvent, les deux types de symptômes coexistent. La prédominance des uns ou des autres va influencer l’évolution de la maladie et le choix du traitement.

Quels que soient les symptômes exprimés, les schizophrènes ont beaucoup de mal à effectuer les tâches de la vie quotidienne. Leur pensée n’est pas claire, leurs rapports avec les autres deviennent difficiles, ils ont des difficultés à contrôler leurs émotions et à prendre des décisions.

-> L’ambivalence : décrit la discordance schizophrénique. Etat psychoaffectif d’une personne qui, dans une situation donnée, éprouve simultanément des sentiments contradictoires ou manifeste des attitudes opposées, ex. : désir et crainte, amour et haine. Cette ambivalence mène à une impossibilité de l’action (apragnatisme), cf.: Anacardium (am) 

-> La bizarrerie : le schizophrène vit dans une totale subjectivité, il a un monde à lui, ses propres règles morales, sa logique et ses conduites restent hermétiques au reste du monde.

-> Le détachement : le malade est tellement centré sur sa conscience que le monde extérieur ne le concerne plus (vers l’autisme), cf. Natrum muriaticum ou Natrum carbonicum.

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Tous ces caractères forment la « discordance schizophrénique » que l’on repère dans deux syndromes : dissociatif et délirant.

—> Le syndrome dissociatif

Il se caractérise par la perte de cohésion des phénomènes psychiques. Celui–ci fonctionne sur des registres contradictoires, discordant où vont se mélanger des conduites insolites, étranges, délirantes. Sur le plan intellectuel : la dissociation se marque dans une certaine rupture entre des capacités intellectuelles potentiellement normales, mais une incapacité à utiliser celles-ci. Il n’y a pas de déficit intellectuel, mais un trouble fonctionnel. Le raisonnement est incohérent, alogique, le cours de la pensée est discontinu (le sujet peut suspendre son discours sans raison apparente), les propos sont infiltrés par des formulations abstraites comme des suites de chiffres et l’interlocuteur a le sentiment de ne pas avoir la clé du code…

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Sur le plan du langage : états de mutisme ou de semi-mutisme entrecoupé de gestes brusques ou d’impulsions verbales (injures, blasphèmes, obscénités … cf.: Veratrum album (as)

Tous ces états ont comme fonction de couper le contact de l’autre. Le schizophrène multiplie les néologismes (invente des mots) ou il dévie le sens des mots (paralangage = schizophasie).

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Sur les plan de l’affectivité, chaque sentiment est chargé à la fois d’amour et de haine, du désir de séduire et d’agresser. Froideur objective pour tenter de neutraliser un trop plein de sensibilité. Toutes ses conduites affectives ont pour but de nier l’affectif, c’est-à-dire de détruire l’émotion. Autant d’appels à l’aide suivis de refus de contact. Les émotions vont se manifester de façon explosive dans les failles du refoulement, dans ces phases, pensez à Nux vomica (s)

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Sur le plan de la motricité : catatonie : indécision du geste, mouvements automatiques, maniérisme, grimaces, sourires immotivés et crispations du visage, stéréotypies. On trouve également des hyper-kinésies qui sont des impulsions gestuelles, des décharges motrices, dans ces phases, pensez à Stramonium (ca).

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—> Le syndrome délirant

C »est une forme de la pensée pathologique qui s’exprime par des constructions intellectuelles qui n’ont aucun rapport avec la réalité objective, auquel le malade adhère avec conviction et qui sont la manifestation directe de son monde intérieur. Son attitude pathologique du repliement sur soi va entraîner une certaine distanciation de la réalité et une intensification des productions imaginaires. Le délire du schizophrène procède, dans son mécanisme, du syndrome d’automatisme mental (la pensée est ressentie comme volée, échappant au contrôle volontaire). Ce délire est incohérent, varié dans ses thèmes (persécution, mégalomanie, érotomanie, mystique et hypocondrie – symptôme délirant d’une transformation corporelle attribuée à autrui), dans ces phases, pensez à Lachesis (ge)

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Les différentes formes cliniques de la schizophrénie :

–> Une forme frustre est décrite : le « syndrome d’Asperger« , dont semblent avoir été atteint nombre de génies : Michel-Ange, Mozart, Beethoven, I. Newton, H.C. Andersen, J. Swift, Lewis Carroll, E. Kant, M. Proust, A. Einstein …?!

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Un très beau film récent décrit bien la problématique sociale d’un jeune homme asperger durant la seconde guerre mondiale :

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–> La schizophrénie simple : la dissociation s’installe lentement à partir d’une certaine prédisposition caractérielle, introversion. A l’anamnèse, on relève une suite de comportements bizarres et en particulier une indifférence affective et une absence d’investissement psychologique, cf.: Cannabis indica (zn)

–> La schizophrénie paranoïde : délire mal structuré, avec impulsions contradictoires, cf.: Hyosciamus niger (ca) 

–> L’hébéphrénie : forme la plus grave de la schizophrénie, elle touche un sujet jeune, et plus l’atteinte est précoce, plus le diagnostic est sévère. Le patient a le sentiment d’un anéantissement irrémédiable.

–> La forme hébéphréno-catatonique : associe le vide hébéphrénique et les troubles moteurs catatoniques, cf.: Stramonium (ca)

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Les pronostics de guérison (en dehors des 10 % de décès par suicide) :
  • 25 % des cas = Guérison totale après une seule crise
  • 22 % des cas = Plusieurs crises, plusieurs rémissions
  • 33 % des cas = Déficit après plusieurs accès
  • 20 % des cas = Déficit après une seule crise.

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La « catastrophe psychotique » :

Entre angoisse et douleur, le schizophrène va choisir la douleur pour rester en vie, donc il va sacrifier son Moi. Dans ce sacrifice, il va se sentir encore un peu exister. C’est un repli sur des stades antérieurs, jusqu’aux stades les plus archaïques, il redeviendrait nourrisson ou en état fœtal. La catastrophe psychotique est sans limite, elle est durable.

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Chez les patients schizophrènes, la mortalité est 3,5 fois plus élevée que dans la population générale (JAMA Psychiatrie 2015). Les désavantages économiques, la prévalence du tabac, de la sédentarité, de l’obésité et des dyslipidémies, comme les accidents, les suicides et les overdoses en sont les causes principales.

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En cabinet …

De nos jours, ces patients (suivis en milieu ouvert) ne vont que rarement consulter un praticien homéopathe. Nous en avons cependant vu quelques dizaines. Leurs BNS sont tous curieusement hypofloculants (comme ceux des patients « tuberculiniques »/pôle poumon) :

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BNS d’un jeune garçon en décompensation psychotique : milieu familial en séparation, sans amour (le père est là, mais ne parle à personne ?!). Suite à un traumatisme mineur, il se plant de douleurs croissantes, qui deviennent invalidantes au point que sa mère est obligée de le déplacer en le portant ! Toutes les explorations classiques ont été négatives. 

Le profil est massivement hypofloculant « tuberculinique » (hypostructure/hypofonction), avec pour seul paramètre élevé « Stannum », remède à la riche pathogénésie de fatigue et de douleurs chroniques. Les Alpha 2 élevés aussi indiquent la souffrance du pôle poumon (border-line / tuberculinique décompensé). Nous sommes néanmoins là dans un cas où le suivi psychiatrique est indispensable.

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Si nous n’avons pas de remède homéopathiques susceptible d’agir durablement sur ces états, nous avons un temps utilisé les gaz rares (Hélium, Néon, Argon, Xénon …), qui, ayant leur couche extérieure saturée, ne communiquent plus avec le monde chimique (une récente pathogénésie de Néon nous a conforté dans cette optique) … sur cette analogie, nous essayé des dilutions de 12 CH sur quelques patients avec un relatif succès. Travail à reprendre en institution et à développer pour les plus curieux d’entre vous ?

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La sélection d’un remède homéopathique est basée sur les symptômes de la maladie de l’individu, et non sur une maladie définie de manière conventionnelle. Il est important de le souligner. En ce qui concerne la schizophrénie, l’homéopathie a mis en évidence un certain nombre de remèdes qui se sont avérés utiles dans son traitement :

Lachesis (ge) … c’est un médicament homéopathique très réputé pour le traitement de la schizophrénie. Les délires paranoïaques sont principalement indiqués pour l’utilisation de Lachesis. Ces délires comprennent une forte suspicion d’être empoisonné, d’être blessé et d’être suivi par des ennemis. Il y a de la méfiance à un degré extrême envers tout. Un désir de s’isoler, une aversion pour le travail et une loquacité marquée sont également présents chez ces sujets. Dans la loquacité, le symptôme prédominant est une conversation continue avec des sauts rapides d’un sujet à un autre sujet sans rapport. La répétition des mêmes mots encore et encore est également présente dans le discours.

Anacardium orientale (am) est un médicament homéopathique important pour la schizophrénie où une personne entend des voix. Les voix sont pour la plupart des esprits ou des morts. Quelques patients racontent que les voix disent qu’ils vont bientôt mourir. Certains patients disent que les esprits appellent leur nom et leur ordonnent de les suivre. Certains patients déclarent que les voix à l’intérieur d’eux parlent dans un langage abusif.

Hyoscyamus niger (ca) … la schizophrénie accompagnée du délire d’empoisonnement : le patient pense que quelqu’un va l’empoisonner. Dans la plupart des cas, ils évitent par conséquent de manger ou de boire. On soupçonne également que les membres de la famille les surveillent en permanence. Parfois, le patient fait des choses qui semblent stupides. Rire bruyamment à tout est aussi nettement présent. Une impulsion à frapper et à mordre les autres peut également survenir avec des illusions. Des bavardages inintelligibles peuvent également apparaître.

Stramonium (ca) …  le patient pense qu’il peut parler avec les esprits, ils sont sous l’influence de ces esprits. Ils peuvent aussi dire qu’ils sont en communication avec Dieu. Ils mènent des conversations avec des personnes imaginaires. Un sentiment d’agitation accompagne cette conversation avec des esprits et des personnes imaginaires. Des idées délirantes sur la présence de plusieurs personnes dans la pièce peuvent également survenir bien qu’il n’y en ait aucune en réalité. 

Plumbum metal. … chez les personnes souffrant d’illusions d’autrui complotant pour les assassiner. Ces individus pensent que tout le monde autour d’eux est un meurtrier et que leur vie est en danger. La tristesse, la mélancolie, l’agitation, l’anxiété, l’aversion pour la parole et la distraction règnent également parmi eux.

Platina (au) la schizophrénie avec des illusions de grandeur : se considèrent comme supérieurs aux autres, meilleurs que tout le monde et que tous les autres sont insignifiants en comparaison. Même les membres de la famille les plus proches semblent sans valeur et inférieurs à eux. Ils font preuve d’une grande fierté et sont extrêmement critiques envers les autres. NB. aussi remède de PMD !

Thuja occidentalis (na) est utile dans les cas où le patient se sent comme s’il était sous le contrôle d’un pouvoir surhumain. Le patient a un regard vide avec des yeux fixes et peut parler de manière précipitée ou utiliser de mauvais mots en parlant. Ils sont également tristes, irritables et souffrent d’insomnie. Ils sont généralement incapables de gérer les tâches de la vie quotidienne. NB. remède des problèmes obsessionnels.

Kali bromatum (k) … il y a une insomnie persistante accompagnée de délires de natures diverses, principalement des idées de complot et de persécution (comme si quelqu’un conspirait contre eux ou les poursuivait). Des symptômes de dépression, qui comprennent une profonde mélancolie, une indifférence à la vie et des pleurs incontrôlables, sont également présents. Ces patients ont peur de parler aux gens. Un autre symptôme très marqué est le sentiment d’être désigné comme la seule personne pour la colère divine.

Cannabis indica (zn) … présence d’un discours désorganisé et incohérent, avec une tendance à bégayer et à bégayer, commence à parler mais est incapable de terminer une phrase. Ils oublient des mots en parlant. Beaucoup d’idées ont tendance à envahir leur cerveau, et ils se perdent dans leurs pensées et/ou sont incapables de fixer leur attention sur un sujet. Un rire incontrôlable peut survenir lorsque le patient rit à chaque mot qui lui est adressé. Ils rient même des choses sérieuses. Cependant, ils ont la peur persistante de devenir fous.

Medorrhinum … lorsque rien ne semble réel. Cela s’accompagne d’un sentiment d’anxiété et d’être toujours pressé. Les patients sont également impulsifs, cruels et ont tendance à utiliser un langage abusif. À l’approche de la nuit, ils sont submergés par la peur que quelqu’un les suive. Ils ont des illusions de gens qui les regardent derrière les meubles. Changements d’humeur soudains.  Ces patients pensent constamment qu’ils ont commis un péché impardonnable et qu’ils vont en enfer, et continuent donc à prier.

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De récents travaux universitaires ont démontré l’existence, chez ces malades, de trop importantes quantités de chlore dans le cerveau. L’administration d’un diurétique a eu des effets bénéfiques (avec bien sûr des effets secondaires au médicament). Le dr. D. GRANDGEORGE, pédiatre homéopathe, a eu l’idée d’administrer à ses petits patients des doses croissantes de CHLORUM, avec des effets objectifs parfois surprenants …

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Vous trouverez dans le livre de F. Henry « Quand Freud rencontre Hahnemann » (premier tome de notre « trilogie homéopathique », un résumé des remèdes de ce chapitre, sous forme d’un tableau construit à partir de l’arborisation diagnostique du DSM5 (manuel américain de pathologie mentale).

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Divers essais ont été effectués au niveau nutritionnel, comme le « régime GAPS » :

https://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/les-regimes-sante/le-regime-gaps

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